C'était dimanche dernier, au soir, que passa ce film de Cédric Klapisch. Un choix un peu par concession vis à vis de ma compagne. Et bien m'en fut.
En Corps est un beau film, de la beauté des corps et de la beauté de leurs mouvements, avec un générique de début stylé par ses images de ballerines distordues liées à une musique mélangeant rock presque métal et musique classique. Une petite claque tant ça surprend.
En Corps raconte la convalescence physique et psychologique d'Élise souffrant d'une grave déchirure d'une cheville susceptible de compromettre sa carrière et surtout sa passion qu'est la danse. Marquée par la trahison de son conjoint dans les coulisses au point de l'avoir troublée sur la scène d'un ballet, braquée par l'idée d'une éventuelle impossibilité de pouvoir à nouveau danser un jour, Élise va se reprendre en main, se relever peu à peu de sa dure épreuve, aidée par des amis et d'un long bol d'air en Bretagne. Bien évidemment, les inquiétudes de l'autre côté du petit écran vont aller bon train lorsque la jeune fille va reprendre progressivement la danse mais dans un registre plus moderne, au risque de se recasser le pied. On s'attend à de l'espérance qui va se briser brutalement.
Il y avait à craindre du gros drame et du gros pathos. Que nenni ! Ce film tire vers le haut et nous élève vers des ondes positives. L'actrice, Marion Barbeau, nous embellit les yeux de son rôle quand elle se remet en piste avec une troupe de danse moderne. Elle est magnifique dans le spectacle final qui époustoufle. Autour d'elle, le long de ce film, Pio Marmai est poilant en cuistot de foodtruck déjanté, autant que l'actrice Shouleba Yacoub jouant sa compagne au caractère trempé. François Civil est drôle aussi dans son personnage, le kinésithérapeute fragilisé aussi par une rupture. Muriel Robin, que je trouve habituellement désagréable, attise de la sympathie par l'amabilité et la générosité de son personnage. Denis Podalydès, dans le rôle du papa veuf d'Élise, réservé dans ses émotions, arrive à toucher quand vient le moment où on le voit pleurer.
En Corps est un de ces films qui a transmis un bienfait inattendu !