La fin de la culpabilité 

1981: sud de l’Angleterre: Hilary responsable de l’accueil du cinéma Empire et maîtresse malgré elle du directeur Donald Ellis, tombe sous le charme de Steven le nouvel employé. Lorsqu’une importante avant-première doit s’y dérouler, la politique d’alors pourrait bien influencer les destinées sentimentales et humaines.

Le voici ce retour de Sam Mendes qui après toutes ces superproductions et œuvres fortes nous propose une rencontre intime sous fond politique hostile. Une très touchante expérience.

Sur le premier quart-d’heure, on se pose bien des questions : pourquoi Hilary agit-elle de la sorte, comment Steven sachant son parcours et le traitement d’alors envers les hommes de couleur dont il est, est-il arrivé là sans dommages?

Puis au fil du film et avec de révoltantes séquences sur la réalité politique d’alors, l’on découvre les véritables personnalités et les conséquences de ces blessures en soi, particulièrement sur Hilary qui vous rappellera par moments un célèbre patient des années 1970 confronté à une infirmière, illustration sur une séquence ornithologique splendide.

Pas d’effets visuels ou émotionnels mais une véritable déclaration d’amour à tous les cinéphiles des années 1970 et début des années 1980 avec une photographie exceptionnelle, un casting éblouissant particulièrement Olivia Colman et Toby Jones, et surtout un ultime quart-d’heure qui en dépit de sa situation va néanmoins vous offrir un sourire profond par un verdict touchant : il ne faut pas être coupable de qui et comment nous sommes. Le dernier hommage à un film culte du début de cette décennie en est la parfaite illustration: il ne sert à rien de chercher à se déguiser en monstre, il faut rester humain.

A recommander vivement...

vincenzobino
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le 21 mars 2023

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vincenzobino

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