D'emblée je tiens à prévenir que j'ai malheureusement vu ce film en version française. En effet, l'édition Wild Side que je possède ne proposait que cela, avec des passages inédits en version originale. Oeuvre qui a d'ailleurs été tournée en anglais, en dépit de sa production italienne.
Formellement, le film a tout pour plaire. Outre Damiano Damiani a la barre, on retrouve de sacrés personnages. Juges plutôt: Gian Maria Volonte, second couteau toujours très impressionnant chez Leone, mais dont le parcours lui a permis de croiser des gens comme Rosi ou Melville, Klaus Kinski qui n'est plus à présenter, seul Lou Castel était un inconnu pour moi. Mais c'est une véritable bonne surprise, son visage mono-expressif collant parfaitement avec son personnage. A la musique, on retrouve Luis Bacalov, loin d'être un inconnu dans les western spaghettis et surtout, le superviseur de la musique n'est autre qu'Ennio Morricone. Bref, aucune inquiétude de ce côté-là non plus. Le thème principal du film résonnant encore dans les oreilles de ceux qui ont eu la chance de voir El Chuncho
L'histoire se déroule en pleine révolution mexicaine. Le personnage principal s'appelle El Chuncho, moitié révolutionnaire, moitié pillard. Pas question d'amour dans cette oeuvre, la femme ne possède qu'une place très secondaire. Ici tout est haine, violence, meurtres, massacres, pillage, exécutions sommaires. Le Mexicain va être rejoint par un jeune yankee. Les motivations des deux hommes sont différentes, le spectateur va bien vite s'en rendre compte, mais les deux hommes se lient toutefois d'amitié. Le révolutionnaire pense avant tout à libérer le Mexique, là où l'Américain vient surtout pour se faire un joli pactole d'argent. A cause de cette amitié, El Chuncho va petit à petit perdre ses valeurs premières qu'étaient la libération du Mexique, l'aide aux plus pauvres et surtout la fidélité envers ses compagnons d'armes. Tout cela pour l'argent. Déjà que la vie n'avait presque aucun sens pour cet homme, une fois qu'il se retrouvait du côté des "mauvais".
Dans cette oeuvre, personne n'est "normal". Il y a beaucoup de folie, d'inconscience et de buts mercantiles. Cependant, en dépit de son manque d'éducation apparent, El Chuncho va être à même de pouvoir changer tout cela. La fin se terminant d'une manière portée plus sur l'espoir. C'est vraiment un excellent western spaghetti où Damiani s'attarde sur cette relation entre les deux hommes. C'est un rien en-dessous de certains Leone ou de Keoma de Castellari à mes yeux, mais ça reste un énorme plaisir. (malheureusement pas toujours facile à se procurer). Les acteurs non plus ne déçoivent pas même si la V.F. a quand même tendance à "pourrir" la chose. On se console en disant que la plupart ne tournait pas non plus dans leur langue maternelle qu'est l'anglais.
batman1985
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le 6 mai 2011

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