Eastern Condors
7.2
Eastern Condors

Film de Sammo Hung (1987)

Sammo s'inspire des 12 salopards et tente de recréer l'ambiance des films de guerre américains mais ne peut que glisser très rapidement vers le film d'action / kung fu sans ambage à la Hongkongaise. Mélangeant des références telles que la fameuse scène de roulette russe de "Voyage au bout de l'enfer" carrément exécutée par des enfants (!!!) et quelques autres moments foncièrement américains, Eastern condors est vraiment un film hybride jusqu'à l'os, tout en paradoxe, qui a tout de la touche Sammo transposée dans un film de guerre US.

Accompagné d'un casting 100% culte, Sammo joue le plus sérieux de la troupe et ne rit pas un instant tout comme ses collègues qui gardent tous un ton dramatique constant. Et pourtant, paradoxe toujours, l'humour noir de Yuen woo Ping, la nonchalance de Corey Yuen, la parfaite "coolitude" de Yuen Biao, le rôle de tombeur de Charlie Chin et le ton braillard habituel de Billy Lau persistent en plein milieu des scènes les plus sombres.

L'action s'impose et prend vite le dessus sur toute autre considération scénaristique ou dramatique. Les assauts s'enchaînent sans temps mort avec beaucoup de scènes très violentes, rapides et sur le vif. Miracle, la photographie est vraiment très léchée et l'on pourrait presque se croire dans un "Platoon" asiatique, du moins visuellement.

Les héros se battent et meurent dans une profusion assez excessive de ralentis pas très fins et la mission doit se poursuivre jusqu'à l'ultime combat final ravageur de 20 bonnes minutes. Final qui place Eastern Condors définitivement dans la catégorie des films purement action made in HK, la touche sadique et torturée de Sammo en prime. Un Gunfight "hécatombesque" suivi de combats courts mais hallucinants de puissance et de virtuosité qui réunissent rien de moins que Billy Chow, Dick Wei, Yasuaki Kurata, Yuen Wah (complètement allumé en général vietcong mégalo-hystérique), la troublante Joyce Godenzi, ex-mannequin et femme de Sammo dans la vie, transformée en guerrière enragée particulièrement déchaînée, Sammo Hung et un très grand Yuen Biao frimeur et très cooool qui nous offre quelques kicks fracassants (surtout pour les mâchoires des cascadeurs).

Avec la touche d'humour noir parsemée ici et là, notamment un duo mythique Yuen Woo Ping quasi anorexique / Corey Yuen désabusé, Eastern condors reste malgré tous ses points faibles, sa profondeur même pas effleurée et ses incohérences multiples un film d'action spectaculaire, énorme et jouissif à ne pas manquer. Les chorégraphies très minimales pâtissent aussi du contexte guerrier et ne sont là que pour mettre en exergue le rythme, l'impact et l'efficacité de la violence brute de décoffrage.

Dommage que tout ce beau monde ne puisse pas exprimer pleinement tour à tour ses capacités physiques, notamment Lam Ching Ying, presque invisible.

En bonus ultime, on retrouve même le brillant acteur de "La déchirure", Haing S. Ngor dans un rôle d'allumé notoire.
drélium
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes .Tatane HongKongaise, .Sammo Hung is the man, Top 20 où ça crame sévère, .Chorégraphe : Sammo Hung Kam-Bo et °Chroniques chinoises

Créée

le 8 oct. 2010

Critique lue 989 fois

12 j'aime

drélium

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