L'adolescence, cette plaie

Malgré la note, j'avoue être plus partagé que cela sur le film. Mais peut-être plus en raison du déroulement de l'histoire (Herbert ou Villeneuve ?) que de la réalisation.

Commençons par ce qui fonctionne. Il y a un souffle épique, une esthétique visuelle très forte dans ce film. J'ai très vite compris que Villeneuve était très perfectionniste dans ses scènes et ses plans. Et c'est beau. Que ce soit dans le sable ou dans les villes (et notamment celle des Harkonnen, au post-fascisme très réussi), le souci du juste plan, de l'histoire que le plan lui-même raconte, ça marche du tonnerre. De ce point de vue, je suis fan. L'histoire existe de plus par elle-même, on se sent bien.

Mais quoi, alors ? Qu'est-ce qui ne va pas, ou moins bien ? La façon dont le gars Paulo monte en puissance me semble un peu aride. De post-adolescent, on passe direct à dictateur. On se croirait presque dans Games of Thrones. Est-ce Herbert ? Villeneuve a-t-il choisi de faire des ellipses ? En tout cas, l'urine de ver, ça change radicalement. Trop, ici. A la fin, on n'a déjà plus envie de suivre nos Atréides. La mère a viré complètement sectaire radicalisée et le pouvoir est monté au ciboulot du fils.

Je noterai une petite déception également : la mère de toutes les batailles, celle qu'on attend, qu'on voit venir, est bouclée assez rapidement par le réalisateur. J'attendais (j'ai eu tort), une bataille à la Game of Thrones (oui encore cette série, mais qui peut nier certains liens ?).

Et on s'interroge : pour qui Villeneuve prend partie ? A la fin de l'épisode, il ne prend pas partie. On verra ce qu'il fait pour la suite.