Je suis tombé dans Dune encore ado, au début des années 2000, quand mon père m'a mis le premier livre entre les mains. C'est rapidement devenu l'un de mes livres préférés, que je n'ai eu de cesse de relire depuis.
Un livre qui a été adapté à plusieurs reprises, avec les choix propres des réalisateurs, et il va sans dire que j'attendais énormément de cette nouvelle adaptation ! Villeneuve m'avait grandement envouté par son Premier Contact, et j'avais ensuite englouti sa filmo, que je ne connaissais pas auparavant. Je m'étais dit que s'il arrivait à reproduire les sentiments éprouvés au fil de Premier Contact dans Dune, je serais aux anges.
Et ce fut chose faite !


Ce film est un chef d’œuvre épique et grandiose, et parallèlement, il ne faut pas s'attendre à une dose d'action en continu. Et tant mieux ! Cela rend honneur à l'histoire racontée, bien plus intimiste, introspective, mystique et tortueuse, de Dune. Parallèlement, on peut avoir l'impression que le rythme du film est parfois inégal, mais ce n'est pas dérangeant.


C'est avec joie que je retrouve ici, grandement aidé par un Timothée Chalamet incroyable, le Paul que je connaissais du premier roman. En effet, dans les adaptations précédentes, on oublie trop vite qu'il n'est qu'un ado que l'on retire à son monde natal pour l'envoyer sur une planète inhospitalière au cœur de conflits politiques multicouches. Un garçon manipulé depuis bien avant sa naissance par des forces qui le dépassent. Oscar Isaac campe un Duc Leto parfait dans son rôle de père et de dirigeant politique et Rebecca Ferguson jongle à merveille entre les rôles de mère, de concubine et de Bene Gesserit de Jessica.
C'est ici que je noterais le seul bémol du film, pour moi : Jason Momoa en Duncan Idaho. J'avais déjà été sceptique à l'annonce du ce choix de casting pour mon personnage préféré des livres. Évidemment, j'avais décidé d'attendre de voir le film pour me faire un avis, et mes craintes s'avèrent finalement fondées : Momoa ne se révèle pas être l'acteur idéal pour Idaho, en tout cas pour la version que je garde de lui après mes lectures (mais aussi des autres tomes de la saga).


La photographie est somptueuse, comme je m'y attendais de la part de Villeneuve, et met en valeur chaque personnages et chaque scène, faisant passer tout autant, si ce n'est plus, que les dialogues. Des dialogues qui d'ailleurs jonglent entre différents langages qui n'étaient pas présents dans les adaptations précédentes (j'espère d'ailleurs des bonus sur le sujet). Villeneuve rend aussi hommage à ces œuvres, ne s'éloignant pas énormément de la ziggurat d'Arrakeen de la mini-série ou de ce qu'aurait pu être la Geidi Prime de H.R. Giger pour Jodorowsky.


Les musiques me laissent sans mots, et j'avoue que j'avais eu peur en voyant Hans Zimmer prendre ce boulot. Je reconnais les dons de l'artiste, mais je ne voulais pas d'une énième adaptation de ses partitions pour Gladiator ou Pirates des Caraïbes. Zimmer nous livre donc là probablement un de ces travaux les plus aboutis et réussi, selon moi, permettant au film de se parer complètement de cette aura mystique et dangereuse que j'attendais pour Dune.


Villeneuve choisit une narration qui pour moi fonctionne parfaitement pour l'adaptation du roman. Il nous livre les informations nécessaires à la compréhension de la situation (on ne peut pas dire de l'univers entier de Dune, vu sa taille) puis nous fait découvrir la suite à travers Paul et ses recherches assidues sur sa nouvelle planète, sa flore, sa faune et ses habitants.
Il choisit cependant de ne pas montrer certaines scènes qui avaient été présentes dans les adaptations précédentes et auxquelles j'avais appris à m'attacher (notamment le don de l'eau par Dame Jessica à la population d'Arrakeen) leur préférant des scènes familiales et intimes sur Caladan.


Denis Villeneuve se révèle, encore une fois, comme un conteur de génie, qui me fera songer à ses œuvres pendant encore longtemps. Je ne peux que dire que j'ai grand hâte de découvrir la série sur les sœurs du Bene Gesserit !


...


Finalement, deux heures trente-cinq, c'est beaucoup, et en même temps pas assez : j'espère qu'une version longue sera disponible lors de son passage en DVD/BluRay.


Et qu'on se le dise : on n'a probablement pas fini d'entendre les fans de Star Wars parler de La Voix et des Vers des Sables, mais j'espère que ce film amènera beaucoup de nouvelles personnes à lire (ou relire) les romans.


Sur ce, je vais moi-même les lire pour la première fois en version originale !

AlexPavuk
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le 15 sept. 2021

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AlexPavuk

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