Vous aimez les films de DreamWorks ? Si la compagnie est surtout connue pour ses longs-métrages tels que Shrek, Kung-Fu Panda ou Dragons, elle a aussi une longue tradition de courts-métrages, développant ses franchises dans des formats courts.
DreamWorks : Histoires courtes en propose six d’entre eux, sortis entre 2006 et 2011. La diversité est de mise, puisque ce sont les licences de Shrek, de Nos amis, les hommes, de Megamind ou de Monstres contre Aliens qui sont à l’honneur.
De bons films animés pour l’essentiel, mais dont les univers parfois prometteurs ne furent pas développés dans le cadre de suites, le géant vert Shrek à part. Ces histoires courtes permettent donc de retrouver les personnages et le ton de ces métrages, même si la faible durée n’autorise pas de grands développements.
Avec une dizaine de minutes en moyenne pour chacun, il faut aller vite, parfois rester en survol et proposer quelques enchaînements et gags et répliques qui font parfois mouche.
Chaque histoire étant différente, il n’est pas inutile de s’attarder sur chacune pour mieux les présenter. Les trois petits cochons et le loup-garou fait rencontrer les Trois petits cochons et le Grand méchant loup de Shrek dans une parodie de Fenêtre sur cour assez amusante, où le loup se transforme… en ménagère meurtrière les soirs de pleine lune. La conclusion arrive brusquement, dommage.
Megamind et le bouton du chaos est la suite du film éponyme (très bon), où Megamind et son adorable ami et bras-droit Nounou (poisson-gorille-cyborg) se questionnent sur la démarche à suivre maintenant que Megamind est devenu le gentil et qu’une de ses inventions de sa vie précédente de méchant fait des siennes. C’est un petit plaisir de retrouver ces deux personnages, pour une aventure assez bien rythmée.
Nos voisins, les hommes a aussi droit à son court-métrage dérivé, un petit morceau de burlesque et d’absurde sous forme de caméra cachée qui ne vise qu’un seul but, faire rire, ce qu’il fait assez bien.
Monstres contre Aliens est le grand gagnant de cette compilation (bravo, on l’applaudit) avec deux courts-métrages. Tous deux laissent la meilleure part à BOB, créature gélatineuse et idiote, figure évidente de la galerie des monstres du film. Dans BOB fait la bombe le docteur Cafard et l’amphibien Le Maillon manquant piègent le blob pendant son anniversaire, afin de les faire évader de la base secrète d’où ils sont emprisonnés. La manœuvre ne sera pas vraiment réussie. Vaguement divertissement, ce segment se révèle assez anecdotique.
La Nuit des carottes vivantes est plus réjouissant. D’autant plus qu’il reprend un ton de série B que le court-métrage précédent avait oublié et que le film avait à peine touché du doigt. Cependant, cela reste encore loin des thèmes de série B des 50’s qui ont inspiré le film, mais ces carottes mortes-vivantes et contaminantes assurent le job. Il est la suite d’un autre court, non présent, « Mutant Pumpkins from Outer Space » mais la menace légumineuse de l’un peut se suivre sans connaître le précédent. Farfelu mais bien construit, ce court mérite le coup d’oeil.
Et entre ces déclinaisons de films, il y a une petite surprise, une rareté. L’un des rares courts-métrages (et peut-être le seul ? ) de DreamWorks qui ne soit pas une déclinaison mais bien une création originale. First Flight est la rencontre trop choupi entre un travailleur désabusé à son arrêt de bus et un oisillon affectueux et collant mais qui ne sait pas voler. C’est très semblable dans l’esprit bienveillant à un court-métrage de Pixar, cela dégouline de bons sentiments mais le résultat est vraiment trognon. Peut-être faut-il y voir une envie de DreamWorks de répondre aux critiques qui reprochent à leurs films de rester en surface au lieu de titiller l’émotion.
La production de courts-métrages dans les grands studios d’animation n’est pas réservée à Pixar ou DreamWorks, elle permet à des équipes plus réduites de gagner de l’expérience ou pour les collègues les plus expérimentés de souffler entre deux projets prenants s’écoulant sur plusieurs années. Ces courts-métrages de chez DreamWorks n’ont pas à rougir face au niveau de qualité technique de leurs grands frères, peut-être aussi grâce au remploi de modèles et de textures déjà prêtes. Ces productions sont aussi des moyens de se mettre en valeur, et on peut aussi y trouver quelques idées de mise en scène qui ne se retrouvent pas dans des films de bonne qualité mais à la réalisation calibrée. Le dérivé de Shrek se termine ainsi par une course poursuite assez imaginative, sur un seul plan. Dans Megamind, un plan très réussi fait voler la caméra autour des deux héros confinés. Dans La Nuit des carottes vivantes, un très beau travail de complémentarité des couleurs et des éclairages est à souligner.
Ce ne sont donc pas des productions au rabais, destinés à remplir les DVD, après-midi de vacances scolaires ou plateformes de SVOD (ou, en tout cas, pas que). Mais dans un espace de temps court, qui n’autorise guère de développements, ces courts-métrages permettent de retrouver les personnages de DreamWorks pour de nouvelles aventures, dont certaines assez réussies.

SimplySmackkk
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le 3 févr. 2023

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