peu de films m’uront marqué autant que cette adaptation du roman de Bram Stocker par l’aiteur d’Apocalypse Now et du Parrain.
Transylvanie, 1462. Vlad Tepes se lance dans une sanglante et désespérée croisade pour repousser l’envahisseur Ottoman. Contre toute attente, il survit et triomphe « au nom de Dieu ». Mais les turcs, humiliés, préparent une terrible vengeance.
Alors qu’il rejoint son château, Vlad découvre que sa femme chérie, Elisabeta, s’est suicidée après que des espions ottomans aient fait courir la rumeur de la mort de son amant sur les champs de bataille. Lorsque le pope refuse d’enterrer chrétiennement la jeune femme, promise à la damnation pour son geste, Vlad se sent trahi par le dieu qu’il avait tant servi, et se tourne vers les ténèbres et le sang.
5 siècles plus tard, Jonathan Harker, jeune clerc de notaire anglais, se rend au château isolé du Comte Dracula pour négocier une vente. Il est bien loin de se douter de ce qui va l’attendre,ni des sinistrés projets de son hôte, qui a remarqué que la fiancée du jeune britannique était un sosie presque parfait de la Belle Elisabeta.
Dracula est un film visuellement superbe. L’ambiance est gothique à souhait et le sang coule.
Le métrage possède une ambiance particulière, qui donne l’impression d’un délire de fièvre. L’allégorie de la maladie, assimilée au vampirisme, marque d’ailleurs cette œuvre de Coppola, réalisée au beau milieu de la sinistre période des années Sida.
Les acteurs sont très bons, hormis le jeune Keanu Reeves qui semble ici un peu perdu au milieu de ces pointures. Mention spéciale à Sir Anthony Hopkins qui cabotine avec un grand plaisir communicatif dans son double rôle de Pope et de Van Helsing.
Toutefois, c’est un autre jeune acteur qui va, pour beaucoup, être révélé par ce film dans le rôle du Seigneur des ténèbres. Au sortir des années 80, Dracula est un personnage marqué par la prestation de Christopher Lee depuis 30 ans, au point que personne ne voit qui que ce soit d’autre dans sa peau. Pourtant, en 1 film, Gary Oldman va s’imposer sans effort, et devenir la star caméléon que l’ont connaît.
La musique n’est pas en reste, et la superbe BO du compositeur polonais Wojciech Kilar se paye même le luxe de donner au seigneur des ténèbres une ode à sa gloire, chantée par Annie Lennox (lovesong for a vampire)
Sous ses dehors de film d’horreur, Dracula se révèle, contrairement au roman dont il est tiré, une superbe histoire d’amour tragique à travers les âges.