Après son remarqué Evil Dead, remake très (trop ?) sanglant du film de Sam Raimi, Fede Alvarez décide de partir dans une direction légèrement différente avec son second long-métrage. Privilégiant le suspens aux effusions de sang et abandonnant les éléments surnaturels pour un antagoniste aveugle, Don't breathe, Saturn Award du meilleur film d'horreur, fait preuve d'une efficacité redoutable.
Au-delà de la sublime photographie du film (ce qui ne gâche rien), Don't breathe impressionne instantanément par sa mis en scène. Le film étant d'une durée assez ramassée (environ 1h30) et pas forcément d'une originalité folle sur le papier, Alvarez se doit donc d'aller à l'essentiel et de faire de son décor principal un vrai terrain de jeu pour sa caméra.
Gérant l'espace de manière assez remarquable les espaces réduits, Alvarez multiplie ainsi les scènes de tensions à l'intérieur de la maison (mais une voiture peut tout aussi bien faire l'affaire). Des moments de suspens renforcées pars des réactions de personnages assez crédibles pour une fois. Soulignons au passage les interprétations de Jane Levy (qui retrouve ici Alvarez après avoir tenu le rôle principal dans Evil Dead) et de Stephan Lang en vétéran atteint de cécité.
Dommage néanmoins que les révélations et motivations de ce dernier ne soient pas plus surprenantes ou du moins convaincantes. Je m'attendais à vraiment mieux de ce côté là, et c'est ce qui, à mon avis, empêche cet antagoniste de vraiment sortir du lot.