Les films d'horreurs annoncés comme "les plus gnagnagna de ses X dernières années" sont généralement à fuir comme la peste. Campagne marketing basée sur la surenchère et le renouveau d'un genre vaste mais dont on a irrémédiablement fait le tour, on pouvait donc craindre le pire avec ce Don't breathe, très injustement affublé d'un ridicule La maison des ténèbres pour sa sortie française.
Et pourtant, si le réalisateur Fédé Alvarez ne révolutionne rien, il accouche ici d'un survival plutôt efficace et bien pensé. L'histoire est très rapidement mise en place pour faire ensuite la part belle à l'action et au suspense, l'un comme l'autre ne faiblissant pas une fois pénétré le lieu de vie décrépi de cet ancien militaire sexagénaire intriguant aux secrets bien gardés.
Les faces à faces atteignent des pics de tensions grâce à notamment à l'incertitude qui se dégage de l'immobilisme des personnages aux prises avec leur décisions. Quand rien ne bouge, tout est possible et cela donne à l'attente une saveur délicieusement malsaine. Et puisqu'on est sur les décisions de nos 3 héros malheureux, comme c'est le cas dans beaucoup de films de ce genre, ils ne réagissent pas majoritairement comme des demeurés.
Bref, sans casser la baraque (des ténèbres), c'est simple mais bien pensé et donc plutôt efficace dans son genre. Mention spéciale à la ville fantôme de Détroit dans laquelle l'intrigue prend place et qui fait partie de ces petites idées appréciables (au même titre que la cécité du vieil homme) pour donner au film une saveur un peu différente de ce à quoi le genre nous a habitué.