Don Jon n’est pas un film détenant la vérité absolue sur les relations hommes-femmes sur le plan sexuel, ni sur ce qu’est la pornographie. Loin de là même puisque je trouve qu’est c’est une pseudo comédie-romantique traité avec un angle de vue un peu trop bancal pour être pris au sérieux. Mais le film contient des moments criants de réalisme. En fait Don Jon c’est une sorte de film porno. Une exagération de fantasme (j’y reviendrai) sur la relation de couple, sur ce que veut un homme et sur ce que veut une femme.

Commençons par elle, Barbara campée par la divine Scarlett Johansson (par contre doublage VF insupportable). Elle est le stéréotype parfait de la femme moderne. Indépendante oui, qui sait ce qu’elle veut oui mais qui veut plus sortir avec une liste de critères qu’avec un homme. Elle aime les films à l’eau de rose et pense que la vie de couple sonne de la même manière. Quand elle pense avoir rencontré le bon gars à savoir Jon, c’est le bonheur avant de déchanter en voyant que monsieur prend son plaisir ailleurs.

Parlons de ce type qui lui aussi est un cliché sur deux pattes. Beau (ouai parce que désolé Joseph c’est ma came – NO HOMO), musclé, dragueur, il est le connard de base qui cherche juste à emballer, coucher puis ne jamais rappeler. Un « héros » comme il en existe des milliards au cinéma. Rien de nouveau de ce côté là donc. L’originalité va donc vers le sujet principal du film: sa consommation du porno. Le gars est addict et s’amuse à compter le nombre de fois par jour où il se tripote. La femme du moins ne lui donne pas satisfaction une fois à la position horizontale. Pour lui il y a une énorme différence entre sa vision du sexe et celle des femmes. Lui attend d’avoir ce qu’il voit dans ses vidéos. Une bonne paire de fesses, une poitrine ni trop petite ni trop grosse, des positions autres que celle du missionnaire et évidemment la jouissance sur la femme. Cette fameuse scène de domination propre à 80% du porno moderne.

Jon est un odieux connard qui a une image du sexe totalement tronquée par les films qu’il regarde. Et peut être à juste titre. Car comme le film le dit par l’intermédiaire de son héros, la majorité des mecs matent du porno et j’en suis convaincu (évidemment il y a des exceptions blablabla je respecte les femmes blablabla). Je bosse au quotidien dans un collège, je fréquente des élèves toute la journée, j’entends leur conversation (parfois par accident) et je sais à peu près l’image qu’ils ont du sexe opposé. Une de mes collègues participe aux cours d’éducation à la sexualité et quand elle me raconte certain truc, je me dis que le porno a (malheureusement peut être) de beau jour devant lui en terme de fréquentation des sites.

C’est peut-être propre à certains médias mais le porno est comme je le disais une exagération des fantasmes de l’Homme (les deux genres inclus). Un fantasme est déjà quelque chose qui ne peut aboutir (par définition), qui stimule la libido (à mon humble avis) et le porno est là pour sublimer ou vulgariser (ça dépend de ce qu’on regarde) et provoquer de l’excitation. Il y a de fortes chances que plus on regarde de vidéos X, moins on pratique et plus on va mélanger les deux et s’attendre à quelques chose de similaire. Voila comment j’ai compris le traitement du sujet dans film et c’est également un peu ce que je pense depuis des années. Le porno peut être formidable quand il est bien fait, bien tourné mais là aussi chaque homme femme va avoir sa propre définition de ce qu’est un bon porno. C’est un peu l’opposé de l’angle de vue réducteur de ce film. Le cinéma X n’est pas fait que pour les pervers dégueulasses. Puisqu’on en est à parler de ça, le dernier qui m’a marqué est le POV de Ariel Rebel, douceur et sobriété.

Jon a tellement consommé de porno qu’il est tombé dans la terrible comparaison porno-réalité et ne fait plus la différence. Mais il est amoureux et rien qu’avec ce changement de situation, il va compléter le parcours de l’homme cliché et se soumettre à Barbara en acceptant de remettre en cause son style de vie. Comme si l’homme devait être le seul à faire des concessions pour pouvoir finir de conquérir la femme qu’il aime. Heu en fait je pue un peu la frustration, sûrement mon année de célibat qui me monte à la tête, ne faites pas attention.

Par la suite, Jon va rencontrer une autre femme, plus mature en la personne de Julianne Moore (putain de perfection) qui va lui expliquer un peu mieux la vie et ce qu’est vraiment du sexe. Du 50-50. Tu donnes et on te donne, il faut « s’abandonner ». Mon dieu que c’est cliché. Le gars assez vulgaire qui chercher la rédemption auprès d’une femme plus expérimentée.

Dans son ensemble, Don Jon est un film qui m’a conquis, j’ai aimé le côté comédie, j’ai un peu eu envie de vomir sur ces deux caricatures que sont Jon et Barbara, j’ai pris plaisir à revoir Tony Danza. Je recommande chaudement ce film mais attention aux multiples facepalms. Il y aura moins de douleur en faisant autre chose avec votre main. Enjoy.

Au fait: Mention spéciale, à Joseph Gordon Levitt pour le choix des vidéos X. Manuel Ferrara c’est la vie.

Au fait 2: Le film est autorisé à partir de quel âge? Non parce que bon … hein? Comment ça je suis ridicule. Okay.
LudovicCourtial
6
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le 6 août 2014

Critique lue 310 fois

LudovicCourtial

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