La première réalisation de Joseph Gordon-Levitt, acteur que j'aime beaucoup, ne me tentait pas plus que ça. Ca sentait la comédie romantique de bas étage, histoire banale, personnages banals, rien de nouveau à l'horizon.

Et bien je me suis gouré.

Tout simplement parce que JGL a pris le pari risqué de faire un film stéréotypé du début à la fin, et de nous divertir avec.
Je m'explique. Le film regorge de tous les stéréotypes possibles. Le beau gosse qui fait attention à son corps, tombeur de ses dames, la bonasse (excusez moi, mais c'est clairement le cas pour Scarlett) ultra aguichante et paradoxalement ultra casse couille (...) et la femme mure, moins bonasse, plus ouverte, et plus libérée. Ce sont les trois personnage principaux, et ils n'ont rien de très original, et on se rend vite compte de tout ce qu'il va se passer dans le film. Aucune surprise.

Oui mais.

Oui mais tout ces clichés, toute cette superficialité est voulue. Et on le ressens (dans l'air...) dans la narration de l'histoire, tout est exagéré à un point tel que le film bascule de la comédie romantique en une satire de l'être humain. Car, il ne faut se leurrer, ces personnages que nous peint JGL, il en existe des milliers dans le monde. Ce qui revient à se demander si, finalement, le film est tant stéréotypé que ça. Je ne pense pas.

Niveau mise en scène, JGL s'en sort plutôt bien, avec pas mal d'idées, un peu brouillonnes malgré tout. On sent que ça fourmille dans sa tête et qu'il a envie de tout lâcher, mais le résultat n'en est que plus bordélique.
L'originalité de l'histoire réside dans l'utilisation très importante du porno chez le personnage de Jon. Le porno est tabou quand on en vient à parler de cinéma (il suffit de se souvenir de l'accueil glacial de Zack et Miri font un porno, comédie pourtant très sympa) et JGL semble envoyer une petite pique, notamment en comparant le porno avec le cinéma. Le tout reste assez sobre, mais il ne faut pas passer le film à n'importe qui non plus...

Donc en bref, Don Jon n'est pas la comédie de l'année, mais reste une bonne surprise, un essai plutôt réussi. C'est frais, et finalement ça réchauffe en ces temps bien sombres où l'ombre du grand méchant Blockbuster plane sur Hollywood.
JGL livre une satire intelligente sur la nature humaine, et sur l'industrie cinématographique en général, bien branlante en ce moment. Et ce n'est pas peu dire.
Strangelove
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le 21 déc. 2013

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