4 ans après la seconde guerre mondiale avec INGLORIOUS BASTERD, Quentin Tarantino nous livre ici son premier Western DJANGO UNCHAINED, s'inspirant du film DJANGO avec Franco Nero. Le Western est l'un des genres préféré de Tarantino, quand on voit les films de Tarantino, on constate qu'il rend hommage au Westerns, que ce soit dans KILL BILL 2 ou même INGLORIOUS BASTERD qui est tourné comme un Western.
Alors que vaut ce DJANGO UNCHAINED ? Et ben Tarantino nous a encore une fois offert un super film, voir c'est l'un de ces meilleurs avec les KILL BILL.
Déjà ce film traite parfaitement de l'esclavage aux Etats Unis. Tarantino nous offre une vision violente de la conditions des esclaves des les plantations du Sud avec la guerre de sécession. On voit les actions violentes des négriers sur les noirs (les coups de fouets) ainsi que la lutte mandingue, où les esclaves noirs entraînés pour le combat se battent à mort.
Maintenant, je m'intéresse au scénario, qui est génial. Tarantino nous refait un film où un personnage principal est au centre de tous, comme il a déjà fait dans KILL BILL. Et je trouve que c'est dans ce genre où Tarantino nous livre ses meilleurs films. On te créer une mythologie autour du personnage principal. D'ailleurs, l'introduction du film avec la musique du film de 1966 est magistrale.
Les personnages de ce film sont géniaux. On a d'abord Django, esclave qui a été séparé de sa femme, qui va rencontré un chasseur de prime du nom de King Schultz, un ancien dentiste qui recherche les anciens négriers de Django : les frères Brittles. Avec leur association, Django va peut à peut se délivrer de ses chaines avec le métier de chasseur de prime, et va ensuite libérer sa femme, détenue par l’infâme Calvin Candie. Django est un excellent personnage, c'est la représentation du héros noir : l'esclave qui se délivre de ses chaines. Et ce personnage connait un chemin symbolique dans sa quête de liberté :


tuant d'abord ceux qui tenaient ses chaines, puis celui qui tenait le marché de l'esclavage (Don Johnson), et il finit par tuer à la fin son parfait opposé, Stephen, le noir soumis à l'esclavage, au point qu'il défend l'esclavage. Ainsi, après ces meurtres symboliques, Django finit totalement libre. Avec aussi une leçon de l'innocent qui n'a pas sa place quand il doit tuer un père de famille


Et Jamie Foxx l'incarne à la perfection et possède un charisme digne de Wesley Snipes dans les films BLADE. Le docteur King Schultz est tout aussi génial. Il est un peu le mentor de Django dans le chasseur de prime, tout en étant un tueur froid qui possède tout de même un sens de l'honneur. On voit aussi qu'il s'y connait parfaitement dans le métier de chasseur de prime (la scène de discussion au saloon). Et Christoph Waltz est tout aussi excellent que dans INGLORIOUS BASTERD. Puis il y a Calvie Candie, un négrier tellement salopard que l'on adore détester. Et Léonardo Dicaprio l'incarne à la perfection, et ses moments de colères sont jouissifs. Et au final, on a le bras droit de Calvin, Stephen, joué par l'excellent Samuel L Jackson. C'est le noir soumis à l'esclavage, au point de le défendre et de le pratiquer.
Le scénario est donc superbement bien écrit avec un ton plus sérieux même si on se moque à fond pour notre plaisir du KU KLUX KLAN.
Tarantino nous offre encore une fois son style et une superbe mise en scène. On n'a pas le découpage par chapitre, mais on retrouve ses fameux dialogues toujours aussi prenants et réussis. Que ce soit la première discussion entre Django et Schultz au saloon mais surtout : la longue discussion à Candyland, une scène d'environ une demi heure où la tension monte au fil de la scène (avec en plus Dicaprio qui a continué de jouer après s’être blessé à la main). Scène qui finit en boucherie.
Les prises de vues des paysages sont très belles et Tarantino nous ressort quelques gimmicks de sa mise en scène comme les zoom. Et Tarantino nous offre des scènes d'actions sanglantes avec le fameux massacre à Candyland, une des scènes les plus sanglantes de sa filmographie avec la scène de la mariée qui affronte plus de 80 Yakusas dans KILL BILL 1.
La musique de ce film est magistrale. On retrouve des thèmes d'autres Westerns, que ce soit le thème principal du début reprit du film DJANGO de Corbucci, où aussi le thème principal du film LE DERNIER JOUR DE LA COLÈRE dans le passage dans la neige. On a aussi une excellente chanson de John Legend (oui, celui qui a joué dans LA LA LAND <3). Et Tarantino nous offre aussi du Tupac, choix très original pour un western, et qui est jouissif.


Donc, pour conclure, ce film est une réussite totale sur tout les points. Un des meilleurs Tarantino et l'un des meilleurs Western jamais fait.

AurélienBoucher
10

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le 14 août 2019

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