Un film que j’aurais aimé apprécié mais y a quasiment rien qui va… donc ça n’aide pas.
Par où commencer ? Par ce qui va pourquoi pas… Rapidement, les séquences musicales marchent bien et Oulaya Amamra est le plus clair du temps irréprochable (même s’il y a quelques fausses notes).
On en arrive directement au premier problème : la direction d’acteur, très inégale. J’ai en tête cet horrible moment au bureau du conservatoire avec ce monsieur qui rejette son texte sans aucune conviction.
Pour ne rien arranger, la plupart des dialogues sonnent faux (reproche surtout valable dans le premier tiers, le plus mauvais du film).
La famille dépeinte, à l’inverse, fonctionne très bien et ce, quand bien même on la cantonne à un registre cliché qui suit une structure attendue (les vannes du petit frère pour le meilleur, la prise de tête incohérente pour le pire - en totale contradiction avec les rapports entre les personnages qui est juste là pour cocher une case dans la check-list).
Je soupçonne que pas mal de passages indispensables au bon déroulement du scénario ont été coupé au montage, c’est terrible parce qu’à la place on nous garni du pire de ce qu’il reste du script (des bourgeois issue d’un milieu qui prône des valeurs sexistes et racistes dont le pitoyable palmarès présente des clashs de 6e en cours ou des tirades auto satisfaite mal jouées) et de clip lourds et monstrueusement ringard en longue focale, aux lumières de la ville tachetées qui dessinent la silhouette de notre protagoniste en plein composition muette, genre de training montage imbuvable qui revient incessamment parce qu’on n’a pas trouvé de mieux à faire comme transition (mais comprenez, c’est une histoire vraie, donc ça passe). Aled.
Donc vous l’aurez compris, derrière la caméra, c’est le festival des fautes de goût. Ce plan séquence horrible à la I’m an acompagnist du pauvre va hanter mes nuits.
Le pire étant le propos revendiqué et toute la singularité portée à l’écran, une femme orchestre, ce n’est pas rien, surtout dans les années 90. Le problème maintenant, c’est qu’on verbalise deux trois fois que le monde de la musique est sexiste mais rien d’autre ne nous l’indique, pas même la mise en scène. Par ailleurs, ça philosophe le reste du temps sur le quatrième art, alors c’est bien mignon de nous dire qu’il faut qu’il y ai une identité dans la musique aidée par un chef d’orchestre mais ça devient compliqué de nous la transmettre, ladite identité. Ainsi, l’exploit qu’on nous présente à l’écran n’est jamais ressenti, partager ou démontrer mais puisqu’il y a des cartons à la fin qui nous l’indique, on doit se contenter de ça pour le croire, qu’il y a eu cette étincelle, ce truc en plus.

Bref, un ratage spectaculaire, regrettable car dans ses meilleurs moments, le long-métrage peut être bon, et je ne doute en aucun cas de la sincérité de la réalisatrice comme de toute l’équipe derrière le projet.

Smathy
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le 25 janv. 2023

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