Tous les spectateurs d’horreur se sont projetés un jour ou l’autre dans les grands avatars des slashers en puissance (ma préférence va vers Freddy Kruger au passage), et sur la jouissance de confrontations expédiées à coups de lames. C’est un peu dans cette veine là que Derrière le masque veut tailler, mais rapidement, c’est l’hémorragie. En effet, il convient de dire tout de suite que le scénario de Derrière le masque est plutôt malin, puisqu’il montre son personnage de boogeyman comme un illusionniste habile doublé d’un sportif tenace. Un type capable d’improviser sur l’instant un nouveau plan de bataille et toujours en adaptation avec les situations qu’il affronte. On n’est donc plus face à un monstre ricanant et faisant n’importe quoi, mais à un individu organisé et pleinement conscient de ses actions, en pleine maîtrise. C’est la meilleure chose dans le film, avec peut être les scènes icôniques soigneusement préparées par Leslie Vernon auprès de ses victimes pour « cadrer » avec les codes du slasher façon scream. Malheureusement, ça s’arrête là. En soit, la mise en abîme de la complexité à réaliser un meurtre de masse en mode slasher dans la réalité peut prétendre à être amusante, mais il faut un peu plus que des dissertations basiques sur les slashers pour convaincre. En l’occurrence, le casting est assez transparent, Leslie Vernon peinant à donner de l’étoffe à son personnage en dehors de son déguisement. Ou plutôt, son caractère cool est aux antipodes de ce que son projet nécessiterait comme sérieux. C’est ce qui rate en partie le film, avec parfois des explications assez peu convaincantes, notamment sur la raison qui pousse ces acteurs à interpréter des tueurs en masse. Le coup de l’équilibre du monde… heu non, pas du tout ! Et puisque vous en parlez comme d’un métier, pourrais-je savoir comment vous comptez toucher un salaire ? Bref, c’est sur une multitude de détails que le film perd son charisme potentiel, essentiellement fané par la fadeur de l’ensemble, qui ne fait jamais décoller un récit pourtant intéressant. Le tout manque d’humour sincère, de flippe, de mise en scène, et finalement d’audace, la partie slasher étant complètement cheap. Malgré la bonne idée de départ et quelques gueules connues venues cachetonner (Englund, mais aussi Kane Hooder), Derrière le masque est un petit DTV qui peine à divertir malgré quelques idées malignes. Du potentiel, mais un manque cruel des ingrédients nécessaires.
Voracinéphile
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le 21 sept. 2013

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