En 2016 est présenté au festival de Cannes Dernier Train pour Busan, le dernier film en date de Yeon Sang-Ho, son premier long-métrage qui n'est pas d'animation et racontant l'histoire d'une poignée de survivants tentant d'échapper à une horde de zombies affamée. Un film de zombies à Cannes me direz-vous ? Étonnant ? Je dirais que oui, on n'est pas dans le film dramatique d'auteur typique tant chéri par la Croisette. D'ailleurs, l’œuvre n'a pas été présentée en sélection officielle mais lors des séances de minuit, mais bon, il n'y a pas à tergiverser sur ce détail.


Dernier train pour Busan est avant tout un film sud-coréen, qui, hormis son synopsis assez classique, fut l'argument majeur qui m'a poussé à le visionner. Pour ceux qui ne sont pas très familier avec le cinéma de la Corée du Sud, n'hésitez pas à vous lancer, vous ne serez pas déçus. Je citerais juste entre autres : Old Boy ; The Chaser ; J'ai rencontré le diable ; The Host ; Silenced.
Ayant donc conscience de la qualité des films de ce petit pays, je me lance sereinement dans le visionnage de Dernier train pour Busan.


Dès les premières scènes, on réalise qu'on va avoir à faire à un traitement assez conventionnel du film de ce genre. Enfin, c'est un a priori mais qui va s'avérer juste au fur et à mesure de la séance. On nous plante le décor avec un père de famille, Seok-Woo, dont la vie est complètement happée par son emploi dans la finance et qui a du mal à établir des liens avec sa petite fille, Su-an, qui ne souhaite qu'une chose, retourner chez sa mère, ce qu'elle fait, en prenant un train en compagnie de son patriarche.
Dans ce TGV sud-coréen nous est vite présenté les différents protagonistes qui interviendront par la suite, des jeunes joueurs de base-ball au couple attendant un enfant en passant par deux sœurs complices. Au bout de 20-25 min, la panique commence quand un zombie s'étant infiltré dans le train contamine une contrôleuse initiant ainsi une cascade sans fin de « zombification ». Alors débute la course à la survie pour les quelques individus épargnés par les crocs acérés de ces êtres mi-vivant, mi-mort. On aura ainsi droit aux courses-poursuites haletantes dans les différents wagons, à des combats dynamiques mais désespérés contre l'ennemi, à des sacrifices pour permettre aux autres de continuer désespérément vers la vie (avec ces quelques notes de piano et de violon rendant le moment encore plus mélodramatique), à des dialogues plus intimistes permettant de parler à cœur ouvert et régler certains problèmes chroniques (ce genre de situation presque apocalyptique s'y prête assez bien) ou encore à la chute de dernière minute lors d'une vaine tentative de fuite... Bien sûr, l'origine de cette épidémie ne sera jamais véritablement expliquée, certains doutes laissent penser à un gros laboratoire mis en cause (innovateur, non ?).


Mais ne voyez pas dans ces quelques dernières phrases une critique négative de l’œuvre. Loin de là ! Je voulais juste expliquer que Dernier train pour Busan est un film de zombie ou plus largement, un film de survie comme on en a déjà vu auparavant. Cela n'empêche cependant pas de nous offrir un travail de qualité. En effet et comme souvent dans les films de Corée du Sud, la réalisation est très soignée avec un cadrage précis rendant l’œuvre très agréable à regarder. Les acteurs délivrent tous de bonnes performances, notamment la petite Kim Su-an, juste parfaite (ça saute au yeux très rapidement un enfant qui joue bien, n'est-ce pas?). Bref, personne ne joue faux. Le scénario est certes déjà vu, mais il n'est absolument pas mauvais. Il parvient à nous tenir en haleine pendant presque deux heures. On s'attache aux personnages, même secondaires (et oui, je pense que c'est le cas quand on est un peu attristé par la mort de l'un d'entre eux !). Les scènes d'action sont toutes efficaces. Je noterais néanmoins les effets spéciaux, décevants à mon goût. Mais je pardonne totalement ce petit aspect dans la mesure où nous ne sommes pas dans le contexte d'un gros budget digne d'un blockbuster américain.


Dernier train pour Busan reste donc un film de zombie traditionnel. Mais il fait son job plus que bien et pour cela, je ne peux qu'approuver l’œuvre. Ayant rapporté près de 10 fois son budget au box-office, je suis certain de ne pas être le seul à penser de la sorte. Si vous ne savez pas quoi regarder un soir ou à un autre moment, n'hésitez pas à vous attarder sur cette réalisation de Yeon Sang-Ho !

Laclim974
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le 29 nov. 2018

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Laclim974

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