De l'art de se poiler au lance-pierre...

Réalisé par Nick Castle ( le comparse - et ami proche - de John Carpenter qui n'est autre que le célèbre Mike Myers de la saga Halloween ) Denis la Malice est un authentique petit régal de comédie familiale et savamment bon enfant. Drolatique et cartoonesque cette adaptation de la célèbre bande-dessinée ne manque certainement ni d'esprit ni d'inventivité, offrant à Mason Gamble le rôle-titre tout en jouant sur la dimension burlesque des situations.


Entièrement décomplexée, typiquement américaine et/ou cousine du diptyque des Home Alone cette comédie mérite plus qu'un coup d'oeil ordinaire, jouant énormément sur la délicieuse caractérisation de ses nombreux personnages... A commencer par celui de Georges Wilson incarné par feu Walter Matthau, voisin grincheux et tatillon ne jurant que par son orchidée belle de nuit et sa cassette de pièces d'or proprement rangée dans le creux de sa bibliothèque. Retraité ronchon aux tendances psychorigides Mr. Wilson est l’antagoniste idéal du facétieux petit Denis, habilement joué par le comédien regretté dans le plus pur amusement. Aux côtés dudit binôme se trouvent la très distinguée Joan Plowright interprétant une Martha Wilson tendre et maternelle, Lea Thompson fraîchement sortie de la trilogie des Retour vers le futur et surtout l'incontournable Christopher Lloyd campant ici un malandrin auquel Nick Castle accorde un soin artistique tout particulier : thème musical tonitruant de Jerry Goldsmith évoquant celui de Bernard Herrmann sur le Cape Fear de 1991 ( l'introduction du personnage n'est pas sans rappeler celle de Max Cady et de son corps serti de tatouages dans les premières minutes du remake scorsesien ), apparitions fugaces renvoyant directement à la présence fantomatique de Mike Myers dans les quartiers résidentiels des banlieues de l'Illinois ( lieu de l'action de Halloween premier du nom ) et prestation pittoresque du célèbre comédien au faciès de brigand échevelé qu'il arbore pour l'occasion...


Le film touche fort et juste, réservant pléthore d'émotions diverses et mémorables pour mieux dépasser le statut de simple adaptation de comic-book. Nick Castle parvient à livrer un divertissement de très belle tenue intergénérationnelle, passant haut la main devant bien des comédies contemporaines ( citons entre autres choses les Home Alone, la saga des Beethoven et même celle tout à fait honorable des Sauvez Willy...). Un film culte et indémodable !

stebbins
9
Écrit par

Créée

le 21 août 2021

Critique lue 164 fois

1 j'aime

stebbins

Écrit par

Critique lue 164 fois

1

D'autres avis sur Denis la malice

Denis la malice
Incertitudes
7

Critique de Denis la malice par Incertitudes

De Denis la Malice, on connaît surtout le dessin animé qui fut diffusé sur le Club Dorothée et dans les Minikeums. Dans le dessin animé, Denis est âgé d'une dizaine d'années. Dans le film, il est...

le 5 janv. 2014

4 j'aime

Denis la malice
titiro
7

Bravo p'tit gars.

A une époque où "Maman j'ai raté l'avion" faisait la loi au rayon comédie familiale, "Denis la Malice", surfant sur la vague du succès des petits blondinets, s'invite à la fête, prétextant une...

le 17 mai 2012

4 j'aime

Denis la malice
MalevolentReviews
6

Fantasme de gosse

Tiré du comics éponyme (et non du dessin animé français adapté par Jean Chalopin), Denis la Malice est une bonne petite comédie enfantine comme on en a vu plein durant les années 90. Bourré de gags...

le 9 déc. 2019

2 j'aime

Du même critique

La Prisonnière du désert
stebbins
4

Retour au foyer

Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...

le 21 août 2016

42 j'aime

9

Hold-Up
stebbins
1

Sicko-logique(s) : pansez unique !

Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...

le 14 nov. 2020

38 j'aime

55

Mascarade
stebbins
8

La baise des gens

Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...

le 4 nov. 2022

26 j'aime

5