Un jour, une équipe de producteurs/scénaristes se sont réunis et ont fait une liste de tous les éléments à inclure dans un film pour en faire une œuvre irrévérencieuse et auto-parodique.


Ils se sont d'abord dit que ça serait une bonne idée de commencer par un générique qui se moque irrévérencieusement des codes de l'industrie Marvel et de ceux qui la font vivre, mais qui introduit cependant un film qui les réutilise justement tous bien sagement.


Après, ils ont réfléchi à une scène d'ouverture montée genre vision panoramique IMAX 360° qui inclurait globalement toutes leurs idées dans ces 5-10 premières minutes de film, et qui ne serait pas du tout confuse ni lourde à regarder, pour être sûrs que les spectateurs comprennent qu'ils vont trop RIGOLER mais qu'ils auront également leur quota de tripes irrévérencieuses étalées à travers l'écran.


Ils se sont dit ensuite qu'un anti-héros qui dit fuck, pète, montre son cul et son entrejambe toutes les 2 minutes (en vrai ou en CGI) et qui fait des blagues à base de hashtags créerait un genre de héros nouveau, une sorte de badass connecté, et que c'était novateur mais surtout #irrévérencieux


Ils se sont dit aussi qu'inclure des références pop des 80s-90s chatouillerait la fibre nostalgique des trente-quarante-et-plus-naires, faciliterait leur approbation et garantirait un bouche-à-oreille efficace ("Hey, y'a des blagues irrévérencieuses sur Sinéad O'Connor, deux fois, c'est TROP drôle vazy va le voir").


Ensuite, ils ont fait les fonds du tiroir "histoires rejetées" de leur bureau et en ont pris une au hasard, l'ont un peu arrangée pour que ça colle à l'univers de la BD, et ont ajouté une très grande partie romantique irrévérencieuse (car en plus sa meuf c'est une strip-teaseuse prostituée, prise de risques très osée vraiment) qui justifie le fait que pendant 75% du film où on voit la tête de Ryan Reynolds sans son masque, ce dernier n'ait pas le visage vérolé que son personnage doit pourtant avoir.


En fait, c'est un peu dommage qu'il n'aient pas plus écouté le mec qui a écrit toutes ces punchlines un peu plus fines que le reste, réellement percutantes et pour le coup irrévérencieuses que l'on entend, trop rarement, le long du film (le premier dialogue entre machin et Vanessa), noyées dans cette immense check-list de l'irrévérence où ils se sont acharnés à traîner Marvel dans la boue, mais une gentille boue d'eau claire, et fraiche. Ou qu'à un moment le relou du groupe ait dit "bon les gars, on arrête de déconner", et que le dernier tiers du film suive les gros rails Marveliens sans dérailler (fin heureuse, gnagna gni gnagna gna) et aille finalement se ranger à côté de tous les autres.

innerwatch
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le 5 mai 2016

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innerwatch

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