A l'heure où Deadpool 2 sort en salles, il est bon de réviser son petit Marvel illustré avec ce premier opus qui avait beaucoup surpris et défoncé le box-office US. Personnellement, je n'avais rien lu en comics de ce personnage, ni vu sa participation à un film des X-Men, je connaissais juste quelques détails, mais de là à donner dans l'irrévérence, les formules imagées trashy et le second degré assumé, j'avoue que j'ai été très agréablement surpris, même si je n'en attendais pas grand chose, car ayant vu le film dans une période où je commençais un peu à saturer niveau super-héros.
Personnage probablement le plus déjanté de l'univers Marvel, Deadpool est un anti-héros à la langue bien pendue, au vocabulaire très fleuri, et qui aime à briser le quatrième mur en s'adressant goguenard directement au spectateur. Le réalisateur reste donc fidèle au comics en reprenant ces éléments, et s'en amuse avec brio, cultivant l'humour noir et décomplexé, une action débridée qui s'emballe dès la séquence d'ouverture virtuose, et une multitude de références à des films, à d'autres super-héros ou tout simplement à la pop-culture... les procédés techniques sont ébouriffants, inventifs et assez jouissifs dans certaines scènes. On peut se dire parfois que ça va trop loin, mais c'est sans doute le but recherché.
Le film est produit et interprété par un Ryan Reynolds déchaîné qui trouve là un rôle à sa mesure (même si son visage est caché pendant les 3/4), il est visiblement tout content de trouver un terrain de jeu pour faire un bras d'honneur à la frilosité hollywoodienne et au politiquement correct qui balise les studios toujours à l'affut de la bévue, c'est en effet plutôt rare pour être signalé, mais prendre autant de liberté avec un tel personnage qui tape sur tout le monde sans aucune limite et sans retenue, c'est une bonne chose.
Le film se présente avant tout comme un film de fans et revient sur l'origine des superpouvoirs du protagoniste. Malgré toute cette agitation et cette folie, c'est un film qui ne m'a pas totalement submergé comme d'autres Marvel, il y a quelques bémols, des petits relâchements, des pertes de rythme et 2 ou 3 petits trucs qui embrouillent tout ça, le film ayant pour défaut de se perdre un peu dans son montage. Mais rien de méchant, ça reste avant tout un divertissement de bonne facture, avec un personnage totalement atypique qu'on a hâte de retrouver seul ou dans une équipe.

Créée

le 16 mai 2018

Critique lue 440 fois

24 j'aime

29 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 440 fois

24
29

D'autres avis sur Deadpool

Deadpool
Velvetman
4

Red fist

Après les gardiens de la galaxie, Marvel, nous refait le coup du Walkman, cette petite touche de nostalgie, pour faire du neuf avec du vieux, ode à la hype du mec cool qui met en pièce ses...

le 17 févr. 2016

95 j'aime

5

Deadpool
Behind_the_Mask
8

Pourquoi le costume rouge ? Pour que les méchants me voient pas saigner !

Hé ! T'es enfin rentré ! T'en as mis du temps ! Je parie que t'as traîné parce que t'as poussé la porte du BD shop au pied du cinéma pour te payer mes comics, c'est ça ? Ah... T'as aussi attendu la...

le 10 févr. 2016

91 j'aime

20

Deadpool
Hype_Soul
7

Contre-soirée chez les Marvel

Il y a bien longtemps, en des temps immémoriaux, nous vous prévoyions comment vous alliez détester Deadpool à sa sortie. Prenons les devants, et analysons les raisons de (certaines de) nos...

le 8 févr. 2016

82 j'aime

2

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

121 j'aime

96

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

95 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 4 déc. 2016

95 j'aime

45