Beaucoup de bruits pour beaucoup de bruits.

Comment dire ? C'est délicat. Critiquer Deadpool, c'est pour moi faire un choix, celui de la raison pour un film qui n'en a aucune. Car comment ne pas être enthousiaste à l'idée de ce héros Marvel siphonné, dénué de morale et qui prend un plaisir presque communicatif à mutiler ses adversaires ? Et bien on l'est. Mais qui dit enthousiasme dit ? Attentes. Et qui dit "attentes" dit potentiellement ? Déception. Alors oui, dès le générique, on a compris que le filon exploité déjà commercialement par Marvel depuis la mise en branle de la communication, c'est à dire "pas de limites, pas de bon goût" et l'abolition du 4ème mur sera de la partie. Ca fleure bon le déjanté et l'action. On se dit qu'on va s'en payer une bonne tranche mais sans pour autant être pris pour des BIIIIIP. Raté. Car bien sûr, Deadpool est irrévérencieux mais malheureusement, Deadpool n'est pas si tordant que ça. Avec un peu de recul, on pourrait même dire que Deadpool est bien plus souvent lourd que drôle avec sa diarrhée verbale et ses comparaisons graveleuses. Parfois, il fait mouche mais parfois seulement. Et le scénario ? On en parle ou pas. Non parce que si on en parle, j'aimerais savoir combien le scénariste a été payé pour pondre un truc pareil ? Le néant intersidéral. Et pourtant, le pire dans tout ça, c'est qu'on ne passe pas un mauvais moment. On ne s'ennuie pas, on reste attentif. Certaines idées sont bonnes, voir même très bonnes et le capital sympathie du super-héros comble les vides. Mais c'est finalement ça que l'on regrettera, ce sentiment de vide autour du héros, ce film fait uniquement pour satisfaire l'ego d'un personnage qui aurait peut être mérité bien plus que le rôle de simple pitre amoureux jemenfoutiste. En fait, enlevez Deadpool de Deadpool et il reste tout au plus un bon vieux film pourri du câble des années 2000. Alors, non, pour ma part, il n'y a là qu'un film moyen, qui tente des trucs, maladroitement ou avec succès mais qui manque cruellement de corps pour ne pas rester qu'un simple film d'une seule fois, qu'on voit et qu'on oublie alors qu'on aurait tellement aimé pouvoir l'ajouter à sa liste de blue-ray pour le prochain Noël.