pas un téton en vue...

C'est mon premier Jim Jarmusch(j'ai vu ghost dog mais c'était il y a longtemps) et je dois dire que j'ai été bcp surpris par son audace.

Tout d'abord je pense que le film ne peut être évoqué sans parler de son côté méta, on est pas dans du western ici, on est dans du Jim Jarmusch qui fais du western. Et ca tu le comprends dès le début, on joues complètement avec les codes, pas de place au conformisme, on a cette scène dans le train on voit le personnage de Johnny Depp, William Blake, qui s'ennui, il passe le temps, puis t'as une fondue au noir, une musique rock qui débute, ce qui, dans n'importe quel film, aboutirait à un changement spatio-temporel, mais non, on enchaine les fondues au noir avec un William Blake toujours assis sur son siège à interagir avec son environnement. Alors tout ca en plus de créer un effet comique, permet de te dire "c'est pas en changeant d'endroit que l'histoire va être plus intéressante, le moment est censé être chiant(un voyage en train c'est pas ce qu'il y a de plus palpitant) mais pourtant regardes ce qu'il s'y passes", et en effet il s'y passes beaucoup de choses, des échanges de regards, on comprends le contexte, le décalage entre William et ce qui semble être un nouvel environnement pour lui.
Et cette manière de jouer avec les codes se poursuit du début à la fin, on est d'un côté dans un espèce de monomythe western, mais d'un autre côté on démystifie les personnages sans arrêt, c'est là qu'on comprend le côté méta. On suit parallèlement à Blake des chasseurs de prime, et dans n'importe quel western on aurait donc conclut l'intrigue avec une confrontation, mais non, un des chasseur de prime décide de tuer ses deux compagnons et d'en bouffer un, et au moment où il arrive au final à mettre la main sur Blake, Blake est déjà mort, depuis le début il poursuivait un homme mort. Et je peux vous dire que j'ai adorer, ce n'est pas le récit qui se plie aux codes mais les codes qui se plient au récit.

Au final ce film m'a donné l'eau à la bouche vis à vis du cinéma de Jim Jarmusch, j'aime cette lucidité dans sa manière de faire un film.