Bob l'Eponge.
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le 9 mai 2013
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La très grande force de Dark Water réside dans son approche intimiste d’un fantastique teinté d’horreur qui échappe aussi bien à l’exhibition outrancière qu’à la suggestion pudique : la polyphonie du récit, composée de deux focalisations chacune reflet d’une génération, réactualise avec subtilité l’image topique du fantôme cher à la culture japonaise en l’inscrivant dans un contexte économique et social marqué par une chasse au parent défaillant et par un culte voué à la mère parfaite. La pluie devient la métaphore de ce lent mais permanent mouvement de chute, mouvement vertical depuis le ciel vers le sol que casse une topographie horizontale faite d’étages allongés et de petites pièces juxtaposées. Dès lors, l’infiltration de l’eau dans l’immeuble par le plafond traduit le harcèlement exercé par l’extérieur sur l’intérieur, le noyautage de l’unité familiale déjà fragilisée par la séparation des parents que répètent pouvoirs publics, ex-mari et avocats.
C’est tout un monde qui s’invite chez Yoshimi Matsubara non sous la forme d’un spectre à proprement parler mais sous l’aspect d’un climat moite et désagréable qui aura raison de celle-ci. La clausule elliptique explicite ce statut maternel tragique, la mère ne pouvant exister qu’à l’état de fantôme ayant en charge une fille fantôme, toutes les deux abandonnées par un système soucieux de coller des affiches ou de punaiser des dessins d’enfants aux murs de l’école.
Hideo Nakata conçoit une mise en scène très précise, prompte à susciter un état de tension permanente sans céder aux artifices du genre : la superbe photographie de Jun’ichirō Hayashi et le montage de Nobuyuki Takahashi élaborent des séquences mémorables dont certains plans frappent l’esprit du spectateur et continuent de le hanter après visionnage, qu’il s’agisse des plongées ou contreplongées sur le réservoir d’eau ou celui des portes d’ascenseur ouvertes sur un déluge d’eau noire. Un chef-d’œuvre d’effroi social et de poésie.
Créée
le 28 avr. 2024
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