John Murdoch (Rufus Sewell) se réveille dans une salle de bains, une prostituée assassinée dans la pièce à côté. Pourchassé par la police, il doit compter aussi sur d’autres poursuivants, qui ont des pouvoirs télépathiques bien plus menaçants. Se découvrant les mêmes pouvoirs, il va chercher à en savoir plus sur lui, sur ses poursuivants, et sur cette ville mystérieuse dans laquelle il se trouve, ville plongée en permanence dans l’obscurité, et qui semble changer de forme régulièrement…


Considéré par un certain nombre de spectateurs comme un chef-d’œuvre, le film d’Alex Proyas n’a pas joui de cette réputation dès sa sortie en salle. On comprend l’une et l’autre réaction. En effet, ce film à l’ambiance assez glauque qui se passe constamment dans l'obscurité avait tout pour déplaire, notamment à un public qui n’avait pas encore vu se multiplier les films à la Matrix (qui s’est d'ailleurs pas mal inspiré de Dark city), qui se passent dans une autre réalité sinistre à souhait. Pourtant, l’ambiance créée par Proyas et son équipe (notamment le directeur de la photographie Dariusz Wolski) est effectivement assez fascinante, empruntant beaucoup de son inspiration visuelle au Metropolis de Fritz Lang.
Ce qui pêche un peu (pour ne pas dire beaucoup !), c’est le scénario, finalement assez banal, où l’on voit encore une fois des extraterrestres manipuler des humains, thème qui sera encore utilisé et réutilisé à outrance par la suite... Proyas aurait pu en tirer une réflexion sur l’homme, son identité, ce qui fait son caractère unique, ou son libre-arbitre, mais n’étant pas Philip K. Dick (à qui l’on doit, entre autres, les scénarios de Blade runner, ou de Minority report), il préfère s’en tenir à un scénario purement narratif. C’est dommage, parce qu’un peu de réflexion aurait pu aider à supporter les grandiloquentes scènes d’action finale, qui lorgnent cette fois du côté d’Akira (manga intéressant, mais coupable du même défaut de grandiloquence, justement), lourd déchaînement d’effets spéciaux assez grotesques, qui plombe trop le film, durant sa dernière demi-heure.
Cela n’empêche pas le spectateur de s’intéresser jusqu’à la fin sur cette ville et ses curieux maîtres, mais on reste loin du chef-d’œuvre. Peut-être que l’esthétique du film aura été digne de rester dans l’histoire du cinéma, mais Dark city reste pour moi un film de seconde zone, qui se laisse regarder, et qu’on oublie assez vite.

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le 8 mars 2016

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Tonto

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