Quand un riche n'a pas d'âme, il vole celle des autres.

Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler:


il y a toujours plus riche que soi et en général, celui-là, on ne l'aime pas.


Allez, 9 étoiles pour soutenir la cause et 1 étoiles pour le...reportage...l'autofiction?. Le sujet est spectaculaire: un gros riche présenté d'emblée comme antipathique achète à tour de bras les maisons d'un village sans rien en faire. Caprice de riche, investissement complètement raté? La sépulture entraine avec lui le village dans la tombe. On n'en saura pas plus sur le projet. Parce que chez les riches, on ne parle pas à la caméra. Que reste-t-il à filmer alors?


Cyril. Cyril qui se raconte, Cyril qui marche, Cyril qui se regarde interroger les gens, Cyril qui dit qu'il s'est trouvé une conscience morale, qu'il a changé, Cyril qui voudrait nous faire croire qu'il a quelque chose à faire de ce village, Cyril qui s'engage comme d'autres se mettent à la poterie, Cyril qui se donne en spectacle, Cyril toujours satisfait de lui-même, surtout dans l'échec.
Car des échecs, il y en a. Il n'y a même que ça. A se demander comment un petit riche qui ne supporte que la 1ère classe, pour qui la vie normale se joue entre cigare, cuir et champagne, qui évolue dans la sphère médiatique, un écrivain journaliste normalement rompu aux campagnes de publicité et au réseautage a fait pour éviter toutes les basiques d'une bonne communication virale et engageante. Comme s'il débarquait du pays de la candeur et qu'il ne connaissait les codes du secteur. Même mon conseiller pole-emploi sait qu'on n'obtient pas de rdv comme ça avec un "investisseur".


C'est donc ça la sincérité? La capacité à se lancer sans réfléchir, s'agiter sans stratégie ni objectif? Ou s'agit-il plutôt d'une fausse naïveté pour faire un film de divertissement où il aurait le beau rôle d'idiot utile à peu de frais?


Cyril le nostalgique né en 69, fait un pied de nez à tous les gens qui s'engagent et s'organisent par conviction, ceux pour qui le militantisme n'est pas une tradition familiale, ceux qui ressentent l'injustice jusque dans leur chair.


Au final, l'un filme son nombril pour dénoncer le nombril de l'autre. De Cyril à Goliath, c'est juste la taille du nombril qui diffère. Heureusement, une philosophe lui que l'engagement vaut pour lui-même. C'était donc là la morale de l'histoire. Ouf, le monde est sauvé. Merci Cyril.

Dandure
10
Écrit par

Créée

le 19 sept. 2020

Critique lue 293 fois

Dandure

Écrit par

Critique lue 293 fois

D'autres avis sur Cyril contre Goliath

Cyril contre Goliath
SbastienGay
4

Si Goliath a le village, Cyril a le melon

Si le sujet est intéressant et la critique utile, le traitement est souvent décevant, oscillant entre manque de volonté du réalisateur et égothisme de type "ma vie est plus importante que mon sujet"...

le 1 oct. 2023

Du même critique

Antebellum
Dandure
3

Un titre en latin ne rend pas un film intelligent

Attention, ce spoiler comporte ce genre d'avis: s'il y a un sujet qui n'est pas abordé par Antebellum, c'est bien le racisme. Et j'ai rarement vu des "scares" faire aussi peu "jump". Ici, je raconte...

le 11 sept. 2020

19 j'aime

7