Une gueule de stratosphère

Après un voyage de quinze jours dans l'espace, un couple retrouve la Terre et ses habitants vieillis de plus de vingt cinq ans. Stratosphère, stratosphère, on peut être surpris de trouver la gueule d'un film de SF tourné dans la France pétainiste. Il ne faut pourtant pas oublier que la veine fantastique fut très florissante à cette période : La nuit fantastique, Le baron fantôme, La main du diable, etc. Ceci dit, le premier film d'André Zwobada, auteur également d'un François Villon, ancien assistant de Renoir, est avant tout une comédie humaine qui se moque notamment du capitalisme. Il serait facile, avec des yeux contemporains, de se gausser des effets spéciaux mais c'est assez remarquable pour l'époque et d'autre part les scientifiques d'aujourd'hui sont assez surpris d'y voir illustrée pour la première fois au cinéma la théorie de la relativité d'Einstein. La vision des époques futures (1967 et 2000) est amusante, surtout par ses costumes très pailletés. Madeleine Sologne est assez fade mais la gouaille de Julien Carette sidère, c'est le cas de le dire, par sa tonicité. Un chouette film sauf pour ceux qui considèrent comme vieillot tout le cinéma (surtout français) d'avant les années 80.