Me voilà à écrire une critique. Alors, que je n'ai rien à en dire... Vraiment, ce film n'a rien d'intéressant, de nouveaux, de subtiles. Bordel les références comme ceux de Orange Mécanique, ça pue la facilité et le manque d'originalité. Mais si c'était cela le pire, dans ce merdier... Ça serait plutôt pardonnable.


En effet, ce n'est pas trop mal filmé, une bonne gestion de la technique, dans la réalisation globale (mise en scène, son, étalonnage et j'en passe), ce n'est pas transcendant, mais pour du film amateur, c'est pas dégueu il faut le reconnaître. Ils ont tous une bonne volonté de faire, ça se ressent. En revanche, ça sent quand même une réalisation de petits bourgeois parisiens, qui découvrent le système dans lequel ils vivent et mettent en scène leur désarroi.


On a ici une jeune femme Juliette, qui est atteint d'un mal de "crise d'empathie". Ses parents sont tétanisés de malheurs et du coup, elle va subir une convalescence dans un hôpital qui traite ce syndrome. Apparemment c'est mal.
A vrai dire, j'ai un certains soucis avec ça. On a affaire à une dystopie. Et ici, bah le traitement est déjà bancal et foireux. Ca tombe comme une enclume et je n'ai pas eu le temps de comprendre l'univers, l'ambiance, les enjeux et la dystopie dans laquelle on veut m’immerger. Alors oui c'est un court métrage, mais c'est très risqué de faire comme ça, surtout quand on a pour but de crédibilisé ce qu'on va faire vivre émotionnellement aux spectateurs. Ca demande du temps, de la subtilité, une réelle connaissance des problèmes sociaux politiques économiques etc actuels, pour réellement avoir un scénario tenace. Hors, vu le contexte actuelle, ou visiblement tout roule comme aujourd'hui, bah j'ai du mal à croire que l'on soit si dur envers l'empathie des gens. J'ai même plus cette impression qu'on vit dans un système où l'on sort la carte de la victimisation, de la morale d'esclave et où l'on fait culpabiliser l'autre en lui collant l'éthique d'oppresseur blanc privilégié et etc, pour finalement ne laisser aucun débat et dev d'idées au prix d'une étiquette de gros connard en face. Mais ça, c'est un peu autre chose. Du coup, en partie pour ça, ça m'est très compliqué de prendre ça au sérieux.


Ensuite bah, la jeune femme va subir de la part du docteur des tests. Au début, rien que l'ordinateur qui test le niveau d'empathie, ça m'a fumé de rires à quel point c'était franchement ridicule, naïf et surfait. On sent la super sensibilité lourdingue ou un gosse qui imagine cette scène. Ensuite elle va subir une sorte de rééducation, elle ne peut pas sortir de la salle de projection où le film visiblement déblatère des trucs où y fo po etr enpatique. Elle en ressort, ses parents la reprennent, et elle retrouve un des gars recorrigé, qui va aider un sdf, olala, message d'espoir. Ca puuuue la guimauve émotionnelle, le tire larme quoi.


Et je dois dire, que je démarre des lectures stoïciennes. Et j'apprends effectivement, que l'empathie peut biaiser mon appréhension de mon observation, de mes actions, de la philosophie etc. Et j'aurai aussi tendance à penser que l'empathie n'est finalement pas à prendre à la légère. Ca ne veut pas dire se comporter comme une merde. On peut très bien être en compassion avec les autres, avec le malheur de quelqu'un, de ses proches etc. Mais dois-t-on réellement se détruire par tout ce qu'il y'a de malheur autour de nous ? Non je suis désolé, c'est impossible.


J'aurai même plus tendance à penser qu'une réelle dystopie crédible, ça serait qu'on rentrerait dans une société ultra émotionnelle, ultra empathique, où l'on pointerai qui que ce soit du doigt; qui jette un bout de papier par terre, qui mange pas vegan, qui laisse couler l'eau 2s de trop. Celles et ceux inconscientes d'un acte pas génial on va pas se le cacher, mais minim. En comparaison des grands industriels agricoles, des lobbys du plastiques, des pétroliers, des constructeurs, des restaurateurs des fast-foods, des géants de l'informatique et du web, qui font de la pollution et des dégâts bien plus conséquents sur l'environnement. On pourrait alors se permettre de jouer, à plus petit échelle, individuelle et que l'on sépare des bonnes consciences, celles et ceux qui font une petite faute et qu'on va grossir en une culpabilisation qui va satisfaire les masses et les bonnes citoyennetés. Ah pardon, ça existe déjà.


J'en étais où ?... Ah oui, la conclusion.
Bon c'est pas vilain leurs productions, ça part de bonnes intentions. Mais je ne comprends pas la moyenne globale de leurs films. C'est pressenti dès le début que ça sera une dystopie, qu'il va avoir un semblant Orwellien ou Kubrickien. L'ordinateur, avec le pourcentage, qui charge le taux d'empathie putain... Butez-moi les gens booordeeeeleeuuuh... Pardon pardon, j'arrête.
Mais ce qui me rend le plus fou, en dehors du manichéisme, en dehors de ce côté mielleux et foireux émotionnellement qui vous tires les vers du nez. C'est que ça révèle un manque cruel d'imagination, de curiosité, d'un amateurisme bête et méchant. Et d'une vision de l'humanité, pas celle de leur dystopie, mais de la leur, naïf et aberrante de sottises à m'en glacer le dos ! Pour le coup chapeau, vous avez réussi à formulez vous même, la dystopie.
Pointez du doigt les gens qui sont un minimum cultivés et qui ont une fois ouvert un bouquin de philosophie. Elle est pas belle la morale ?

diggdinchnord
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon petit parcours des courts-métrages

Créée

le 27 avr. 2020

Critique lue 870 fois

2 j'aime

diggdinchnord

Écrit par

Critique lue 870 fois

2

Du même critique

Visionology
diggdinchnord
6

Multi-fictions derrière les samples

Comment parler, même, ne serait-ce qu'évoquer l'album d'un très cher ami ? Sans tomber dans une certaine subjectivité..? Je ne sais pas vraiment. Premier album de Tom Val "Visionology". Un album...

le 31 oct. 2019

6 j'aime

2

La Panthère des neiges
diggdinchnord
7

Animals Are Watching You

Je dois bien le confesser, j'ai aucune connaissance en documentaire animalier et d'avantage sur le monde animalier. Moi-même vivant à la campagne, j'ai étais sidéré par le spectacle naturel de ce...

le 17 janv. 2022

4 j'aime

2

Jeu de société
diggdinchnord
1

C'est ça le 58ème meilleur court-métrage ?

Franchement, j'ai voulu laissé une seconde chance. C'est raté. Je suis désolé, mais il y a encore tout ce que je reproche à cette production. Je vais passer un peu outre le fait que la maison qui se...

le 4 juin 2020

2 j'aime