sept 2010:

Une affiche qui m'avait marqué quand j'estois gamin, aperçue dans Première, Video 7 ou L'écran fantastique et un film bizarrement que je n'avais jamais vu. Mais cette affiche était si remarquablement imprimée dans ma cervelle que tôt ou tard je devais le voir. Le DVD me tendait la jaquette à la médiathèque. Zou, l'emprunt se fit comme une évidence.

Et je découvre un film plutôt rigolo avec des images connues, comme la tête hargneuse d'Adrienne Barbeau et les grimaces de Stephen King ou de Leslie Nielsen, un film agréable assez peu effrayant. Par bien des aspects, il m'a fait penser au film "La quatrième dimension" : des petits sketchs un peu horrifiques, qui s'amusent avec les éléments du genre.

Hommage plus que parodie, le film reprend des thèmes qui ont construit ce genre, dont Romero a été l'un des pionniers. Les morts-vivants, il en connait un rayon. Quant au péril alien, il reprend les peurs rouges du maccarthysme. De même le monstre libéré d'une caisse qui provient d'une expédition polaire a sans doute également à voir avec "La chose d'un autre monde" d'Howard Hawks. En 1982, les américains sont revenus de leurs trouilles eschatologico-nucléaires. La guerre est en passe d'être gagnée, mais si! L'horreur au cinéma peut d'ores et déjà prendre des airs de grande rigolade, exutoire de nouvelles frustrations, plus proches des affres de l'ultra-consumérisme par exemple.

Effectivement, on ressent le film comme une grande farce, à la mode médiévale, macabre, où tout le monde prend plaisir à mettre en image ces histoires humoristico-morbides. On peut parler également d'hommage à Mario Bava et Dario Argento, l'école italienne, avec ses fumées et couleurs primaires vives. Les contrastes avec les autres scènes sont un peu trop manifestes. Chez les italiens une certaine continuité permettait de rendre acceptable ces lumières irréelles et donc plus effrayantes, alors qu'ici cela apparait peu subtilement. On perd en gravité ce qu'on gagne en grotesque. Certes, cela produit un effet comique, indéniablement. J'imagine que c'est le principal objectif de l'opération et que le côté "effrayant" était secondaire. Les grimaces poussées à leur extrême dans les derniers plans à fin de chaque sketch renforcent ces impressions. De même que l'habillage bédéisé de certaines séquences souligne le côté enfantin du film.

Et puis quel délice que ces effets spéciaux de Tom Savini! Toute une époque!

Bref un bon petit film d'horreur, pour sourire, une sorte de pot-pourri perfidement jouissif et régressif.
Alligator
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le 14 avr. 2013

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Alligator

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