Où sont ta moustache et ta salopette, Jason ?

Outre son titre français ridicule, Course à la mort aligne une belle galerie de personnages archétypaux, quoique bien campés. Une fois n'est pas coutume, Jason crève l'écran, parfaitement à l'aise dans son rôle de tough guy injustement accusé d'avoir massacré sa chère et tendre. C'est ainsi qu'il échoue sur une île-prison réservée aux pires raclures de la société : assassins, violeurs et fans de 50 Cent. L'établissement, soucieux du bien-être de ses résidents permanents, organise des courses automobiles ultra-violentes retransmises à la télévision. Dans des tacots customisés à bloc (mitrailleuses, napalm, blindage pare-balles, ce genre de gadgets), les amateurs de conduite sportive s'affrontent jusqu'à mort. D'où le titre du film, vous suivez ? Enchaîner cinq victoires est synonyme de remise en liberté alors, forcément, ça attire du peuple. Revenons à notre ami Jason : on lui propose de remplacer en secret Frankenstein, pilote masqué adulé par les foules mais malheureusement décédé lors de sa dernière course. En bon père de famille, Statham accepte, dans l'espoir de retourner auprès de sa petite fille désormais orpheline...


Pfiou, j'arrive pas à croire que j'ai tenu aussi longtemps sur le scénario. N'empêche, l'idée de base est sacrément fun, même si elle remonte à 1975, année de sortie du film original avec Carradine et Stallone. Que personnellement j'aime moins. Pour ce qui est du bébé de Paul W.S. Anderson, et bien, j'ai pris mon pied. Pas une seconde d'ennui à déplorer ! Si les scènes en prison, dans la cour ou à l'atelier développent efficacement les personnages, les passages "sur piste" en mettent toujours plein la vue. Les trois étapes de la course sont shootées avec un dynamisme et, plus étonnant, une lisibilité qui forcent carrément le respect. Les véhicules mad-maxiens filent à toute berzingue dans un déluge de flammes et de sang, s'entrechoquent sans cesse, dégueulent des milliers de cartouches, esquivent les roquettes, projettent des fumigènes... sans oublier les fourberies imaginées par la directrice de la prison pour surprendre les pilotes et booster l'audimat. Paul est toujours aussi généreux en matière d'effets gore et on l'en remercie. Merci aussi d'avoir pensé à coller une copilote super sexy aux côtés de Jason, sinon on frôlait l'overdose de testostérone.


Un excellent divertissement toute en bourrinitude donc, parsemé de-ci de-là de petites touches d'humour. Subtil, Course à la mort ne n'est certainement pas, mais c'est un joli concentré de violence que je qualifierai de «ludique».

VaultBoy
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films qui sont des plaisirs coupables et Tentative de réhabilitation de Paul W.S. Anderson

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le 24 oct. 2010

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Arthur Bayon

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