Original et prenant, ce petit thriller psychologique qui ne paye pas de mine s'avère bien écrit et r

Un lieu unique, en l’occurrence une somptueuse villa californienne. Quatre personnages dont le couple richissime propriétaire de ladite demeure, un voleur pris la main dans le sac en train de la cambrioler et le jardinier en second plan, coincé sans le vouloir entre les trois premiers. On n’en dira pas plus mais à partir de ce postulat assez simpliste, Charlie McDowell va signer un suspense à la fois direct et complexe où les apparences sont trompeuses et où on ne sait jamais ce qui va se passer ou comment cela va se terminer. Et c’est ce qui fait tout le sel de « Contrecoups ». Dès le premier plan très à propos, constitué d’un 360 degrés sur la propriété avec une musique à la fois cocasse et intrigante, l’ambiance particulière de ce film est intelligemment posée. Peu d’action puisque c’est un quasi huis-clos mais des situations et dialogues bien écrits se concentrant sur les relations entre les trois personnages principaux et leur évolution.

On défie quiconque de deviner comment « Contrecoups » va se finir et c’est assez surprenant; quoiqu’après réflexion, on peut y trouver une certaine logique. La tension va monter crescendo petit à petit, faisant passer le film d’une sorte de suspense décalé comme savent en concocter les frères Coen à un règlement de comptes bien plus dramatique et profond. Car le fond de cette œuvre très originale est basé sur les rapports humains et ceux que l’on peut avoir avec l’argent, amenant à des différences de classe. Plus chaque personnage va se révéler, plus les cartes seront rebattues. Et bravo à Lily Collins, Jesse Plemons et Jason Segel, trois acteurs pas toujours bons, de former un trio imparable et très bien dirigé. Ils sont incontestablement complémentaires et excellents alors qu’on n’aurait pas miser sur un tel casting. Il est aussi appréciable de profiter du contexte de cette sublime propriété aussi belle à regarder qu’à ressentir.

Si le film n’est pas à proprement parler une comédie, il y a quelques notes d’humour pince-sans-rire qui se fondent parfaitement dans l’aspect suspense. On est également très loin d’un film d’home invasion classique (peu de violence et encore moins de sursauts) mais plutôt dans une variation de ce sous-genre qu’utilise McDowell pour faire ressortir les ambivalences de chaque personnage. Pas vraiment un thriller non plus, pas vraiment une comédie non plus donc et pas tout à fait un drame, ce « Contrecoups » s’avère inclassable mais délicieusement acide et imprévisible. La mise en scène est d’une élégance rare et raffinée rendant le tout encore plus sympathique. Certes, ce petit film à l’aspect haut de gamme ne restera pas dans les annales mais si on se prête au jeu de massacre comme au jeu parfait des acteurs, il est clair que l’on passe un moment agréable bien au-dessus de la moyenne des productions Netflix.

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