Depuis Drive My Car, je lis beaucoup de bien de la filmographie d'Hamaguchi. Découvrir le cinéaste par un film à sketches n'est peut-être pas l'idée la plus brillante, mais j'ai été conquis.
Les films à sketches sont souvent inégaux et c'est infernal. Ici, tout est parfaitement équilibré : les trois contes sont magnifiques, représentent à peu près la même durée et la mise en scène assez sobre met parfaitement en valeur la prestation des acteurs.
Alors que ça se passe au Japon, la mise en scène m'a fait parfois penser au réalisateur sud-coréen Hong Sang-soo, surtout sur le premier conte avec l'utilisation du zoom, même si elle a une autre utilité ici. Contrairement à Hong Sang-soo dont le cinéma est un peu plus austère, j'ai beaucoup apprécié tout le travail sur la composition des plans dans ce film-là, et aussi sur la lumière qui est très douce.
Il y a un champ-contrechamp en regard caméra dans le deuxième conte qui est magnifique et tout un travail sur la nécessité ou non de réunir les personnages dans un même plan dans les trois contes. Parce que même dans un même plan, ils vont être parfois séparés à travers un bout de décor et c'est toujours très réfléchi et pertinent.
Enfin, je trouve tout simplement ces histoires belles. Il y a de la beauté et de la joie dans des moments fondamentalement tristes, un peu comme à la fin d'un La La Land (qu'on peut trouver discutable moralement bien sûr, je le comprends parfaitement).
C'est vraiment très beau et c'est l'un de mes coups de cœur de l'année alors je vous recommande chaudement ce film.