10 juillet 2021, je surfe sur Sens Critique à la recherche d'un slasher que je n'avais pas vu. Je décide de m'arrêter sur Cold Prey. Fan de ce registre depuis mes plus jeunes années, je n'ai néanmoins jamais été vraiment tenté par ce film, sur lequel j'avais pas mal d'aprioris.
Après le visionnage, je dois dire avoir été plutôt agréablement surpris. Certes, la construction respecte scrupuleusement les codes d'un slasher traditionnel, à ceci près que la forme est relativement séduisante sur 3 aspects :
1° Un cadre naturel envoûtant, dépaysant et original, qui d'emblée, pose une ambiance singulière et captivante de bout en bout.
2° L'idée de l'hôtel désaffecté perdu au fin fond de la Norvège dans ce spectacle naturel saisissant permet d'innover un poil. Exit les forêts et universités américaines, théâtres de crimes au milieu de débauches en tout genre. On est davantage sur un cadre plus brut, à mi-chemin entre pureté et crasse, qui laisse présager une forme intéressante, bien que le fond et la construction restent effectivement classique.
3° Le groupe de protagonistes est beaucoup moins nunuche que ce que l'on voit habituellement dans de nombreux autres films du même registre. Et cela m'a beaucoup plu également. Ici, il n'est pas question de forniquer à tout-va, de se saoûler à n'en plus finir et de faire la part belle à une brochette de jeunes protagonistes sans âme. Pour preuve, j'ai beaucoup aimé le personnage de Morten qui se révèle, bien qu'un peu boute-en-train, assez juste et touchant. Sans parler d'Ingrid Bolso Berdal aka Jannicke qui est une véritable révélation. C'est assez rare de voir des personnages principaux féminins ayant autant de coffre, de courage et de répondant à ce point. Le personnage relativement badass qu'elle révèle sur la fin est relativement jouissif et convaincant.
Après un premier meurtre très réussi - meurtre qui arrive tard dans le film - je dois avouer que j'ai perdu un peu le fil et traversé quelques trous d'air pour une raison qui m'échappe. Ce je-ne-sais-quoi qui m'a fait un peu décrocher n'a néanmoins pas gâché le visionnage de ce slasher de bonne facture, aux ingrédients intéressants.
En somme, Cold Prey m'a plu pour l'aspect organique et brut de ses décors naturels, de cet hôtel crasseux qui renforce l'atmosphère oppressante et de la très bonne prestation des jeunes protagonistes, qui n'ont rien à envier à leurs homologues outre-Atlantique, bien au contraire.
La réalisation prend le temps de créer patiemment une véritable ambiance, dont la tension s'installe progressivement et ne nous lâche plus par la suite - malgré quelques baisses de régime.
J'ai beaucoup apprécié que Roar Uthaug ne mise pas tout sur le gore et les meurtres à gogo, mais plus sur une mise en contexte progressive et soignée.
Un bon slasher qui ne réinvente pas la roue mais qui dispose d'une sincérité et d'une énergie qui valent le détour (mortel).