Santiago, le personnage principal de Cœur errant, le deuxième long-métrage de l'Argentin Leonardo Brzezicki, est un quadragénaire charmeur qui ne sait pas vivre sans se mettre en danger. Le film met de côté sa vie professionnelle, apparemment réussie (chef cuisinier) pour se concentrer sur son mal-être, jamais vraiment défini, si n'est que comme crise du milieu de la vie (l'heure des bilans ?), après une rupture sentimentale et avant que sa fille ne prenne son envol vers de lointains horizons. Santiago est gay et assume parfaitement sa sexualité, et si celle-ci se révèle particulièrement erratique et risquée (le film sait se montrer pudique en la matière), c'est que sa recherche de l'amour est maladroite et révélatrice d'un malaise existentiel qui ne trouve de remède immédiat que dans les excès. Linéaire mais elliptique, quand c'est nécessaire, Cœur errant touche sans nul doute par sa sensibilité exacerbée à défaut de nous emporter davantage dans les hauts et les bas d'un personnage à vif dans ses sentiments. L'atout majeur du film est l'interprète de Santiago, l'excellent Leonardo Sbaraglia, mais le reste du casting a du mal à s'affirmer face à son charisme blessé. Cœur errant est avant tout un portrait individuel, avec sa part d'égocentrisme, et manque sans doute de développement sur les êtres qui composent son environnement proche.

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le 14 mars 2023

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