Cinquante Nuances de Grey par Erwan Huon

Mi comédie nian-nian, mi clip impeccable à l'image froide. On est loin de l'érotisme troublant promis ( mais réellement attendu ? ). C'est même tout le contraire, 50 nuances est un film anti-érotique. D'une part par sa mise en scène glaciale, on voit ( enfin on voit un peu...) mais on ne ressent rien, tout est carré et froid. D'autre part, les scénario n'aide en rien, le sexe se prévoit des jours à l'avance, notamment par cette scène où les deux protagonistes débattent des points de leur contrat de dominant/soumise comme si c'était une simple réunion de travail. ça enlève toute la charge érotique du film qui ne peut se vivre que sur l'instant présent.
Du coup l'un des gros problèmes du film: il est conçu comme une espèce de thriller, pendant une bonne demi-heure, Anastasia et Christian se cherchent, se trouvent, il la prévient de rester loin de lui, elle veut rester, il l'avertit qu'il n'est pas "romantique", elle est intriguée,... Le film cherche à faire monter une tension qui amène aux premières scènes sexuelles. Le sexe n'est qu'un prétexte pour attirer le public, il n'est pas travaillé, jamais troublant et bien trop sage dans ce qu'il montre pour être crédible: les scènes sadomasochistes sont ridicules. D'autant plus si on les compare à celles d'autres films, comme Nymphomaniac dans lequel on ressent un véritable malaise.
J'évoque rapidement les dialogues dignes d'un préadolescent qui découvre le porno "si tu étais à moi, tu ne pourrais pas t'asseoir pendant 10 jours", le jeu des acteurs aussi plat qu'un œuf sur lequel on n'a même pas l'envie de dessiner un visage souriant avec du ketchup.
Après il est possible que le livre soit tout aussi mauvais, mais c'est une chose que je ne saurai jamais malheureusement...