Trois ans plus tôt, Amy & Nick rétrécissaient sous le faisceau lumineux de la machine de leur père. Cette fois, c’est leur petit frère Adam, deux ans, qui passe devant le rayon laser d’une tout autre nouvelle machine, qui doit agrandir la matière. Cette inversion du rebondissement convoque une autre influence. Si Chérie j’ai rétréci les gosses prenait L’homme qui rétrécit pour modèle, c’est à un autre film de Jack Arnold auquel on songe cette fois : Tarantula. Point d’arachnides ici mais un simple bambin qui grandit lui aussi exponentiellement, au contact de tout flux magnétique. Ainsi, une tout autre problématique – qui se posait déjà chez Arnold – se pose ici : Autant il n’était pas difficile de cacher l’expérience du rétrécissement des personnages à la face du monde. Reclus dans une cave, Scott Carey tombait dans l’oubli. Egarées dans leur jardin, Amy & Nick n’inquiétaient que leurs parents. Des acheteurs marchaient sur la pelouse, un voisin venait la tondre, l’arrosage automatique créait une tempête gigantesque, une abeille emportait l’un d’eux : Nos personnages pouvaient disparaitre à tout moment d’un claquement de doigts, sans que ça ne fasse trembler le reste du lotissement pour autant. Là au contraire, c’est le monde qui est menacé dès l’instant que le bambin s’échappe et mesure quinze mètres, bientôt trente. C’est Tarantula, mais c’est bien entendu aussi Godzilla (ouvertement cité) ou King Kong : Tout un pan du cinéma de monstre convoqué dans une comédie familiale au délicat paradoxe que ce monstre, menaçant parce qu’il agit comme un bébé, à l’instinct, s’avère aussi mignon comme tout, surtout quand il pleure. Comme Tarantula il faudra bien aller vers l’intervention de l’armée, dirigée par un personnage exécrable, mais point d’exécution ici, tout va bien se finir. Si cette suite (On a repris les mêmes acteurs) n’arrive pas à la cheville de son prédécesseur c’est en partie car le récit est moins propice à créer un terrain de jeu sidérant (Il est tout de même plus puissant de voir le décor s’agrandir ou bien il aurait fallu ici tout voir du point de vue du bébé) mais aussi en partie car Randal Kleiser n’est pas Joe Johnston, qu’il n’y met pas autant de cœur à l’ouvrage. Ainsi c’est un film pour enfants mais cette fois ça ne va pas plus loin. Il n’y a pas suffisamment d’idées nouvelles pour dynamiter les attentes, à tel point qu’on fait revenir la machine du premier film pour lui faire retrouver sa taille normale. On retiendra les effets, plutôt chouettes, avec de belles variations d’échelle, notamment la scène du salon ainsi qu’un jeu autour de l’infiniment grand dans le final à Las Vegas. Et puis on passe un agréable moment, malgré tout.

JanosValuska
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le 30 oct. 2019

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