Pour s'imprégner de l'atmosphère du Paris de l'après-guerre, il suffit de voir Le café du cadran de Jean Gehret (1947), avec un merveilleux Bernard Blier. De même, Chère Léa capte à merveille l'esprit d'un quartier parisien à travers un café où se croisent toutes sortes d'individus, y compris le héros du film, galérien sentimental et professionnel. Depuis ses débuts, Jérôme Bonnell a droit aux mêmes termes pour qualifier son cinéma : délicatesse et sensibilité et son dernier film ne fera pas exception à la règle. C'est très agréable à regarder, souvent malicieux et amusant et moins léger qu'il ne semble de prime abord, avec cet air du temps si joliment capté et souligné par une certaine élégance du trait. En contrepartie, c'est vrai que la mise en scène n'a rien de marquant, elle est même plutôt banale mais compensée par une direction d'acteurs vraiment sans faille et une attention portée à tous les rôles, même les plus courts, l'unique scène de Léa Drucker, où elle est remarquable, constituant le meilleur exemple de la qualité de l'interprétation dans Chère Léa. Aux belles performances de Grégory Montel et de Grégory Gadebois répond le suprême et subtil talent de Anaïs Demoustier, dans un registre moins exubérant que d'habitude. Le film ne va certainement pas accumuler les entrées, trop modeste et peut-être trop "français" pour cela, il ne s'inscrit pas moins à merveille dans la carrière sans faute de goût de Jérôme Bonnell.

Cinephile-doux
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le 29 nov. 2021

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