La moustache la plus célèbre d’Hollywood à encore bien des choses à nous apprendre…

Charles Bronson, le génie du mâle (2020) est un documentaire de 52min qui retrace la carrière de l’acteur (1921-2003), devenu malgré lui, l’icône d’une Amérique violente et paranoïaque. Jean Lauritano y dresse son portrait, celui d’un homme qui ne se prédestinait pas à devenir acteur (il a travaillé à la mine avant d’aller faire la guerre et d’y être démobilisé). C’est en arrivant à Hollywood que Charles Buchinsky (il est d’origine lituanienne) change de nom pour Bronson. Avec son physique patibulaire, petit mais costaud, il obtient rapidement des rôles (souvent les mêmes, ceux de seconds couteaux). C’est à l’orée de ses 30ans qu’il obtient son premier grand rôle.


Son physique atypique ne passe pas inaperçu et rapidement, on va lui confier des rôles d’indiens dans divers westerns (il sera d’ailleurs surnommé "l'indien d'Hollywood"), mais c’est avec Il était une fois dans l'Ouest (1968) de Sergio Leone qu’il rencontrera la consécration, en incarnant ce personnage taiseux jouant de l’harmonica. Malgré ses innombrables films et succès, Charles Bronson sera pendant des années, bien plus connu à l’étranger que dans son propre pays. Il tournera plusieurs films en Europe, dont quelques-uns en France tels que Adieu l'ami (1968) face à Alain Delon ou encore Le passager de la pluie (1970) avec Marlène Jobert.


Une carrière en dent de scie et des mauvais choix de parcours / de carrière dont il est responsable, en refusant d’aller de tourner en Europe car c’était mal vu à Hollywood à l’époque (c’était là que les acteurs has-been allaient relancer leur carrière). Manque de chance pour lui, en refusant un rôle pour Sergio Leone, c’est Clint Eastwood qui répondra présent et connaîtra la gloire. Comprenant son erreur, il changera son fusil d’épaule et ira en Europe où il connaîtra de nombreux succès, dont le fameux western de Sergio Leone (qui rencontrera un succès mondial… sauf aux États-Unis).


Des succès qui hélas, ne l’aideront pas à se faire une place à Hollywood, en effet il devra attendre la cinquantaine pour avoir la reconnaissance de ses pairs. 50ans de carrière relativement riche mais pas, voire peu variée. Cette image d’anti-héros à l’écran ne le lâchera plus, surtout après ses nombreux vigilante-movie commencé avec la franchise Un justicier dans la ville (1974), qui comporte cinq films, réalisés entre 1974 et 1994. Une image de dur à cuire qui détonne avec ce qu’il est réellement dans la sphère privée (un mari aimant et père de sept enfants).


Le documentaire égrène aussi quelques anecdotes croustillantes, comme le fait qu’il ait joué dans le polar crypto-gay Le Flingueur (1972) de Michael Winner (avec les plans "braguette" sur l’entrejambes de Jan-Michael Vincent) ou sur son fâcheux caractère sur certains tournages, notamment sur Mister Majestyk (1974) où il s’était littéralement mis tout le staff à dos.


Un documentaire très dense mais bien évidemment trop court, surtout lorsqu’il s’agit d’une carrière aussi dense, variée et passionnante. La moustache la plus célèbre d’Hollywood à encore bien des choses à nous apprendre…


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste ☣ Films vus pendant la pandémie de Covid19 / Coronavirus ☢

Créée

le 29 mars 2021

Critique lue 358 fois

3 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 358 fois

3

D'autres avis sur Charles Bronson, le génie du mâle

Charles Bronson, le génie du mâle
EricDupont2
1

une vision woke sur un geant du cinéma.

Documentaire moralisateur sur la carrière de Charles Bronson.Ce documentaire qui manque de témoignages de personnes (acteurs,techniciens,auteurs) qui ont connu Charles Bronson.L'auteur de ce...

le 17 oct. 2021

3 j'aime

Charles Bronson, le génie du mâle
RENGER
6

La moustache la plus célèbre d’Hollywood à encore bien des choses à nous apprendre…

Charles Bronson, le génie du mâle (2020) est un documentaire de 52min qui retrace la carrière de l’acteur (1921-2003), devenu malgré lui, l’icône d’une Amérique violente et paranoïaque. Jean...

le 29 mars 2021

3 j'aime

Charles Bronson, le génie du mâle
Blockhead
8

Critique de Charles Bronson, le génie du mâle par Blockhead

Derrière l'icône virile, ce portrait richement doté en extraits de films, retrace avec intérêt l'itinéraire de ce géant d'Hollywood méconnu et mystérieux sur lequel il lève, et c'est un peu...

le 24 oct. 2021

1 j'aime

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24