Peter, Alexander, Adam et Brian sur la piste du moldave

Il y a des jours où l’on cherche dans le désespoir un film à regarder en repensant à nos coups de cœur passés et en en venant presque à se demander si on retrouvera cela un jour.

Stanley Donen, réalisateur de mon adoré Voyage à deux collabore une nouvelle fois avec Audrey Hepburn pour Charade. Au départ, le tableau plait beaucoup, on note en plus la présence de Cary Grant, rien est encore fait, tout est à venir.

Il m’est rarement arrivé de m’émerveiller à ce point devant un duo d’acteurs aussi charismatiques, aussi beaux et aussi talentueux l’un que l’autre. Audrey Hepburn et son adorable visage, son sourire de petite démone, ses paupières allégrement cillées battant la mesure d’une ode à l’amour rentre dans une folle histoire au côté de Cary Grant, beau badin brun, acteur tant aimé de La mort aux trousses et ce pour notre plus grand plaisir.

Une folle histoire policière qui n’a rien à envier à certaines œuvres d’Hitchcock, affichant de nombreuses subtilités et jouant avec les méninges des spectateurs au fil des nombreux rebondissements. Une folle histoire qui joue également avec les nerfs de ces derniers lors des scènes de poursuite et de fourbes filatures.

L’histoire prend place à Paris où des magouilleurs tentent désespérément de récupérer leur part du magot empoché lors du casse d’un stock d’or destiné à la résistance française pendant la seconde guerre mondiale. Chacun est suspecté d’avoir emporté le tout avec lui et les suspicions vont bon train, sautant d’un personnage à l’autre sans que jamais une preuve irréfutable ne soit trouvée.

La réalisation est très propre, quelques scènes sont tout simplement épiques, je pense notamment à Cary Grant en costume sous sa douche avec des arguments peu convaincants. Les personnages sont réussis, le policier moustachu qui attend avec son sandwich baguette au pâté de foie et son gobelet de vin d’être promu commissaire et qui s’occupe du cas Reggie Lambert est excellent par exemple.

Tout passe très vite, jusqu’à un twist final grandiloquent qui va permettre au spectateur d’admirer une grimace exceptionnelle de Cary Grant. Il y a trop à dire, il est de ces films intelligents, drôles, glamours, angoissant, un peu tout à la fois qui me marquent, un véritable coup de cœur que je vous oblige à le regarder, et oui c’est comme ça.

Et j’oubliais les dialogues, ces dialogues…

Grâce à une bourde de Universal, il est dans le domaine public (en VO non sous-titrée par contre...): http://archive.org/details/charade1963
Deleuze
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le 26 août 2013

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Deleuze

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