Une fois de plus le théâtre filmé à la française se résume en trois actes : la présentation des personnages et de leurs relations, l'arrivée d'une intruse qui exacerbe juste un peu plus la médiocrité des personnages et enfin, la réconciliation aussi attendue que cousue de fil blanc. Nicolas Vanier (dont c'est le plus mauvais film), réalisateur des grands espaces, nous offre quelques beaux plans contemplatifs de la célèbre région viticole, bien que ceux-ci tiennent davantage du documentaire que d'un quelconque récit. Il fallait bien justifier le financement. Seule la dernière séquence dans la vigne avec le combat contre le gel, nous rappelle qu'il s'agit de cinéma. Les bonnes prestations d'Elsa Zylberstein, Valérie Karsenti, Sylvie Testud et Stéfi Selma ne parviennent pas à sauver un ensemble torpillé par un trio de mâles dont le jeu outrancier est aussi fatiguant que les balourdises qu'ils échangent, à tel point qu'un magnifique poème d'Alfred de Musset semble égaré dans la bouche de ces bourgeois bien beaufs, bien nombrilistes, bien inintéressants. Un nième label made in France qui échappe au désastre par son casting féminin et une jolie photographie. Penser au financement de cette comédie sans humour et sans portée, donc totalement dispensable, peut mettre de mauvaise humeur.