Profitant du désespoir de Joe (Tab Hunter) face aux défaites successives de son équipe de baseball préférée, les Washington Senators, le diable (Ray Walston, savoureux) lui propose un marché. En échange de son âme, il rajeunira Joe, le fera changer d’identité et l’intégrera aux Senators pour faire gagner l’équipe. Seulement, même jeune et devenu champion de baseball, Joe reste fidèle à sa femme malgré le fait que celle-ci ignore qui il est vraiment. Le diable décide alors de sortir son arme fatale : la sulfureuse Lola (Gwen Verdon)…


Dernière comédie musicale de Stanley Donen, Cette Satanée Lola ne constitue malheureusement pas l’apothéose de sa carrière. Il retrouve ici l’équipe du génial Pique-nique en pyjama : le scénariste George Abbott, qui adapte ici sa propre comédie musicale et coréalise le film, les compositeurs Richard Adler et Terry Ross et le chorégraphe Bob Fosse.
Ce qui frappe de prime abord, c’est qu’Adler et Ross, malgré des chansons réussies, peinent à renouer avec le génie de leur précédente œuvre, dont chaque chanson s’imprimait en mémoire dès la première écoute. Ce qui frappe encore plus, c’est que Bob Fosse a dû faire la grève pendant la moitié du tournage, car les chorégraphies s’avèrent d’une étonnante pauvreté, le spectateur étant obligé d’attendre la quatrième chanson pour avoir enfin une chorégraphie digne de ce nom. D’ailleurs, les numéros musicaux qui resteront en mémoire seront tous trois dus au talent de Gwen Verdon, de la mambo dansée par Gwen Verdon et Bob Fosse himself à la scène du night-club, en passant par l’incontournable opération de séduction dans le vestiaire, qui nous offre une scène culte de strip-tease dansé par Gwen Verdon.
En-dehors de ces trois scènes, donc, Cette Satanée Lola peine à révéler l’utilité de son caractère de comédie musicale, et, si certaines chansons s’avèrent sympathiques, c’est avant tout au talent de leurs acteurs qu’elles le doivent. Il faut dire que le trio Tab Hunter-Gwen Verdon-Ray Walston, malgré le fait que deux d’entre eux soient des quasi-inconnus, fonctionne étonnamment bien, même si c’est évidemment le génial Ray Walston qui domine tout le film par sa composition drolatique d’un Satan qui perd les pédales dans son propre jeu. On est donc loin d’être au sommet de la carrière d’un réalisateur prolifique qui nous offrit bon nombre d’œuvre bien plus grandes (Chantons sous la pluie, Drôle de frimousse), mais tout ça n’en reste pas moins sympathique en diable !

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le 2 févr. 2018

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Tonto

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