Certains l'aiment chaud ! a ça de culte qu'il est complétement rentré dans l'imaginaire collectif, y compris chez ceux qui n'ont pas vu le film. Voir ce film pour la première fois en 2021 donne un bizarre sentiment de confort, celui de contextualiser des scènes cultes, clippées et copiées à maintes reprises, et celui de découvrir la matrice d'un carcan cinématographique dont on a aimé les descendants.


D'abord une histoire d'usurpation d'identité transgenre, le film tourne rapidement au triangle (quatuor ?) amoureux vaudevillesque dans un contexte jazzy et d'années 20 fantasmées. Marylin Monroe est au sommet d'un cabotinage délicieux, pleinement consciente de son aura et de sa persona. Elle en joue beaucoup avec une vraie malice. Ses chansons sont intemporelles et parfaitement intégrées au récit.


Jack Lemmon lui vole presque la vedette avec son personnage qui prend goût à ses habits féminins. C'est lui qui a les meilleurs vannes mais surtout il incarne finalement presque à lui seul la vraie subversion du film, c'est à dire ce goût et cette confusion qui naît pour le travestissement et le changement de genre. Tony Curtis, malgré son charme, a un rôle plus fonctionnel et narratif, moins crédible en femme mais plus drôle en faux aristocrate. Son histoire d'amour avec Sugar est par ailleurs assez mal construite.


L'ajout d'un enjeu policier avec ces parodies de mafieux cartoonesques permet de rythmer le récit et fonctionne parfaitement. Il donne lieu à des scènes-gags éternelles et devenues archétypales comme la fusillade depuis le gâteau d'anniversaire. Cinématographiquement, le film est plein d'imagination et de dynamisme, le rythme est dément pour l'époque. Certaines scènes comme la fête du wagon-lit ou le bal cubain brillent encore par leur fraicheur et leur originalité plus de 60 ans après. Les dialogues, quant à eux, sont toujours très drôles même si pétris de références parfois difficiles à resituer aujourd'hui.


Un classique très loin d'usurper sa réputation donc, tant sa puissance comique et son caractère iconique restent intacts.

Mafelele
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le 3 févr. 2021

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Antoine Maf

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