Malaise et ennui

Le film questionne grandement la frontière entre représentation et promotion d’un mode de vie et de penser, frontière rendue encore plus floue avec le passage du temps. Le film suit donc la vie de Jonathan Sandy, un duo d’amis formé à la fac et dont la dynamique est claire : Sandy veut vivre une histoire d’amour rangée et stable, Jonathan veut la passion et jamais la routine. Et bien sûr tous les deux veulent du sexe et des femmes sexy. Au fil des décennies, ils se retrouvent ainsi pour se vanter chacun de leurs prouesses, cachant au demeurant un quotidien amer et malheureux.

Mike Nichols développe différent huis clos intelligemment et les acteurs sont bons dans leurs rôles respectifs, entre un Nicholson excellent d’antipathie, et une Ann-Margret bien plus touchante que son rôle le laisserait penser.

Mais le film tourne rapidement en rond, et la vanité comme la condescendance des deux hommes envers les femmes devient simplement lourde et pénible à regarder. L’humour du début, où le trio Jonathan-Susan-Sandy conservait un équilibre, disparait au profit d’un dénigrement de bas étage. Le coup de grâce est la reprise dans les années 70, s’arrêter sur le rejet de Cindy aurait été plus intéressant.

Malgré des qualités de jeu et de réalisation et une certaine liberté décomplexée dans les rapports de genre, le film se répète comme un disque rayé sur une mauvaise musique.