Carnets de voyage est un road-movie de Walter Salles, qui nous conte le devenir de Che Guevara et de son meilleur ami Alberto Granado. C'est un portrait du Che qui se veut humaniste, positif et même trop positif ... une image du Che un peu trop idyllique et complaisante, pour totalement me convaincre.


Che Guevera est malheureusement plus connu aujourd’hui, comme une icone marketing avec les t-shirts de la culture pop arborés par les soi-disant branchés, que comme un révolutionnaire cubain qui a soulevé son peuple avec lui. Peu de gens, y compris moi-même, en savaient vraiment beaucoup plus sur le révolutionnaire incendiaire, qui était un camarade d’armes de Fidel Castro, dans une croisade qui le conduisit à sa capture et à son exécution par la CIA, en tant que criminel notoire.


Carnets de Voyage nous conte les aventures d'un étudiant en médecine d’une vingtaine d’années nommé Ernesto Guevera (Gael García Bernal), un natif d’Amérique du Sud qui s’associe avec son meilleur ami Alberto Granado (Rodrigo de la Serna) lors d’un trek en moto (une Norton de 1939). Ce sera un voyage de plus de 800 miles en partant de l’Argentine, puis à travers les régions supérieures du Pérou, avec rien d’autre que quelques provisions et pas beaucoup de "dinero".


S’appuyant sur leur bonhomie, leur énergie et leur ruse, ce couple étrange parvient à se rendre dans la famille des nouveaux riches de la petite amie d’Ernesto, la charmante Chichina Ferreyra (Mía Maestro). Il lui demande de l’attendre jusqu'à son retour, sachant bien dans son fort intérieur que ce jour ne viendra jamais.


Après plusieurs rencontres chaleureuses (et parfois très drôles) tout au long de leur voyage, le duo doit finalement abandonner leur fidèle véhicule. A pied puis enfin en ferry, ils rejoignent leur nouvelle destination, une colonie de lépreux. En cours de route, le duo rencontre de nombreux compatriotes démunis et privés de leurs droits, ainsi que leurs femmes et leurs familles dans le besoin. A chaque rencontre, on peut ressentir la colère prendre feu chez le jeune homme, qui deviendra plus tard l'icone révolutionnaire cubaine.


Aprés avoir réalisé le très beau Central do Brasil, Walter Salles récidive dans le genre road movie avec Carnets de voyage. Les deux films ont aussi en commun de beaucoup reposer sur les épaules d'un duo d'acteurs. De ce fait, Walter Salles donne beaucoup d'espace de jeu à ses deux acteurs principaux. Ils font de leurs personnages respectifs, un duo soudé, drôle, combatif et profondément humain. Le film profite également des environnements d’une beauté à couper le souffle du Pérou.


Mais plus que tout, c’est Gael García Bernal qui remporte l'adhésion du spectateur. Il incarne à la perfection ce jeune homme passionné, sur le point de rompre avec le système en place. On ressent tellement bien sa fougue et sa force intérieure. Après avoir vu le film, on n'imagine personne d'autre dans le rôle du Che version jeune.


Carnets de voyage, c'est donc un joli film "carte postale", ce qui ceci dit n'est pas le pire des reproches. Les paysages sont magnifiques, l'interprétation du Che par Gael García Bernal est convaincante et pleine de sincérité ... que demander de plus à un road movie, si ce n'est de voyager ?

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le 25 mai 2019

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lessthantod

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