Depuis une dizaine d’années, le Marvel Cinematic Universe nous à fait prendre l’habitude de petits rendez vous annuel, 3 à 4 fois par an pour nous proposer des films tous plus différents, du moins dans leurs personnages mais pas dans la recette globale de la réalisation et des idées. Outre des renégats, tel que les Gardiens de la Galaxie, Thor Ragnarok et Avengers Infinity War, on se retrouve très souvent dans le même schema, porté à l’écran par des Yes-man qui nous montrent la vision de Kevin Feige pour étendre son univers désormais multimilliardaire. Le MCU se doit donc, sous peine de créer un amer gout de déjà vu, d’innover et d’apporter quelque chose de nouveau à chaque film. Certains s’appuyant donc sur des apports scénaristiques, Le ton sérieux et Shakespearien de Thor / Thor The Dark World se retrouve transformé en Space Comédie à la H2G2, Les Gardiens de la galaxie jouera avec la nostalgie de ses spectateurs, Avengers Infinity War nous proposera un Antagoniste en personnage principal. Ou des apports d’actualités, Black Panther mettra en avant la communauté Noire et Afro-américaine dans une période de tension avec l’extreme droite au pouvoir, et Captain Marvel arrive donc en post-scandale « me-too » et révolution féministe. Le Marvel Cinematic Universe / Disney se sert donc de son énorme pouvoir de résonance pour continuer a subsister et être continuellement en avance sur ses concurrents.


La Maison des idées nous propose une réponse directe au film DC COMICS Wonder Woman , avec un personnage féminin indépendant, puissant, et porte étendard d’une future génération. Exit les princesses Disney qui patientent toutes leurs vies dans un château en attendant que le valeureux chevalier terrasse le dragon, comme nous l’avait déjà fait comprendre Le Monde de Ralph 2.0 .
Captain Marvel commence lentement et tente de poser de solide base à son personnage féminin. Protaganiste amnésique, le long métrage nous accompagnera, à la manière d’un Mémento et d’un scénario en puzzle, sans la virtuosité et le talent de Christopher Nolan, pour découvrir l’origin story de Carol Denvers. Des twist réchauffés à 600 watts/H comme la Pasta-Box de chez Lidl, une intrigue très mal rythmés avec un niveau zéro pour l’intérêt d’apporter le moindre amour et authenticité dans la réalisation.


La force principale du film résidera dans le casting, qui porte sur ses épaules, l’incapacité totale des réalisateurs à apporter la moindre idée à leur projet. De plus, les effets spéciaux sont, à la manière d’un oscilloscope, très aléatoires, sur les 3/4 du films, on se retrouve avec des images baveuses, plastiques, qui involontairement, font un énorme clin d’oeil aux effets spéciaux vomitifs des années 90. Quand on vient de voir le chef d’oeuvre artistique qu’était Alita : Battle Angel, deux semaines auparavant, on fait un saut dans le temps. Le budget des effets spéciaux du film semble avoir été réinjecté dans le Botox visuel des rajeunissement de Samuel L. Jackson et Clark Gregg, qui eux sont irréprochable et parfait. On notera aussi l’énorme effort apporté à tout ce qui entoure le protagoniste, avec un costume et des effets spéciaux soignés et authentique.
Brie Larson interprète a la perfection une Carol Denvers radieuse, dans un jeu sobre mais efficace, une protagoniste intéressante, aussi léger dans son caractère que puissant dans son combat, n’ayant pas de conviction profonde la caractérisant, ce qui est en ressort est l’assurance, la brillance, la chaleur qu’elle dégage et qui vient faire contraste avec la pauvreté artistique du film. Elle est gentille, ouverte d’esprit, peut être un peu trop parfaite mais très loin d’être oubliable. Samuel L. Jackson ( et Clark Gregg ) profite lui d’un rajeunissement numérique devenu commun à la plupart des films Marvel ( Kurt Russel - GOTG / Robert Downey Jr - Civil War / Michael Douglas - Ant man ), apportant un Nick Fury plus extraverti, drôle, dynamique, comique à chacune de ses apparitions, il est clairement la touche humoristique. Puis viens Goose, le chat, cet animal mystérieux dont on nous révèlera l’identité au fur et a mesure. Les trois formes un trio attachant.
La composition sonore, plus que timide se révèle majoritairement décevante et la bande originale est très loin d’égaler le niveau culte de celle des Gardiens de la Galaxie qui l’intégré en jouant avec la méta du scénario. Sans être encombrante, on aurait aimé un meilleur effort artistique de ce coté. Les jeux de lumières sont très mauvais et l’on se croirait encore dans le film Solo : A Star Wars Story réalisé par Ron Howard.
Finalement, Captain Marvel est un bon divertissement sans âme, qui plaira à une grande majorité, par son message féministe, son interprétation, sa légèreté et qui s’inscrit dans un registre humoristique réussi, au détriment d’une dimension épique bâclée. Le long-métrage n’aura pas la prétention de se hisser au niveau de Black Panther à cause d’une direction feignante et d’un propos survolé. Il ravira très certainement les fans de la première heure et la protagoniste aura son heure de gloire durant Avengers : Endgame qui sortira le 26 avril 2019.


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Blockbasterds
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le 7 mars 2019

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