Les amateurs de films d’horreur connaissent bien Eli Roth qui a déjà réalisé, écrit ou produit un certain nombre de films dont on peut maintenant dire qu’ils sont devenus des références, tels que Cabin Fever ou Hostel.


Comme beaucoup de premiers films versant dans l’horreur, tels que Dead Snow par exemple, Cabin Fever est d’abord un hommage rendu au genre, qu’Eli Roth affectionne particulièrement. Le film suit l’histoire d’une bande d’amis ayant loué un chalet dans la forêt. Les autochtones ne sont guère amicaux. Ce qui fait d’abord penser à Evil Dead et Massacre à la tronconneuse. Mais Cabin Fever trace sa propre voie, en faisant de sa menace une terrible infection qui ronge les peaux.


Et la force du film n’est pas de faire de ces adolescents des victimes, pas seulement, mais aussi des complices malgré eux des drames qui vont en découler. Puisqu’ils sont bloqués dans ce chalet, que les autochtones leur semblent hostiles et qu’ils risquent d’attraper cette terrible maladie, ils se méfient des autres. Le sort qui les attend dépend plus de leurs réactions que des menaces autour d’eux.


Le film en propose des stéréotypes un peu trop conventionnels du genre. Leur égoïsme et leurs erreurs les condamnent sans qu’on ne s’attache trop à leur sort. Un certain nombre de personnages secondaires du coin gravitent autour d’eux. Ils ont leur part d’étrangeté, mais aussi quelques inquiétudes légitimes qui amèneront certains à être dangereux. Mais, et c’est aussi l’un des intérêts du film, les réactions de ces jeunes qu’ils créent avec les personnages du coin sont aussi influencés par leurs à-priori.


Bien que parfois toussetant sur certains passages, manquant parfois de personnalité lors de certains moments, Cabin Fever est bien un digne représentant du genre, respectueux de ses aînés mais qui sait aussi imposer sa marque. Violent, inquiétant, il ne manque pas d’un humour assez noir qui fonctionne assez bien. Bien entouré, et ne s’étant pas lancé dans le film à la légère, Eli Roth a fait de son film une œuvre personnelle, qui n'est pas dans la redite du passé. Grâce à ses nuances et à sa réalisation, le film a bien vieilli. On sent le travail sur les cadrages, sur les décors et quelques scènes resteront dans les esprits. Cabin Fever remportera un grand succès, avec tout plein de suites et même un remake, comme toute série de film d’horreur qui se respecte.


Les éditions physiques du film ne manquent pas de bonus qu’il est fortement conseillé de découvrir. La bonne humeur d’Eli Roth rend les anecdotes de tournage encore plus croustillantes (le chien, le chien !). Il y a de nombreux bonus, mais l’un de mes préférés est la version pour âmes sensibles, où les moments les plus angoissants sont recouverts de mains sur l’écran, comme si vous vous cachiez les yeux. C'est un plaisir de découvrir le film dans une édition aussi soignée.

SimplySmackkk
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le 19 déc. 2019

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