"Brooklyn Boogie" est un ensemble de performances artistiques doublé d’un documentaire sur Brooklyn. Ainsi dans un montage puzzle, le film alterne performances artistiques et témoignages d’habitants du quartier, agrémenté d’images d’archives sur la ville. Un film euphorisant où les différentes personnalités qui y défilent sont eux-mêmes ou jouent des personnages.


Ainsi on croise de véritables personnes, par à coups, une histoire étalée sur trois semaines en été Lou Reed (qui interprète l’avant-dernière chanson du film) qui parle de tout : il parle de son rapport à la ville de New York, puis du quartier de Brooklyn et pense devenir créateur de lunettes : il dit qu’il à inventé ses propres lunettes et dit que c’est "l’avenir des lunettes" : il est probable que toutes les choses sur lui qu’il dit soient vraies, comme Jim Jarmusch qui arrive et célèbre sa dernière cigarette, Jim Jarmusch tout comme Lou Reed joue son propre rôle, il raconte comment il a fumé sa première cigarette. On voit aussi Michael J. Fox qui interprète un type qui fait des sondages et croise son vieux pote incarné par Giancarlo Esposito et lui demande des questions de plus en plus étranges et marrantes : comme : "Qu’elle est la taille de ta merde après que tu ai finie de faire tes besoins ?" ; il y a aussi Lily Tomlin qui interprète une clocharde ; Madonna vers la fin qui vient faire une prestation courte de quelques instants mais tout ces personnages lies à Auggie / Harvey Keitel, ainsi l’actrice Roseanne débarque, elle incarne la femme du chef d’Auggie et elle veut se tirer à Las Vegas ; l’acteur Malik Yoba excellent fait son show à plusieurs reprises tandis que Mel Gorham incarne la petite amie d’Auggie, sans oublier les personnages déjà présents dans "Smoke" comme Giancarlo Esposito et évidemment John Lurie et son orchestre qui bercent le film, on les voit à l’écran plusieurs fois dont une fois dans la boutique : excellente musique, c’est eux qui font la chanson que l’on entends en ouverture du film et qui reste en tête.


Le film est classé en plusieurs segments thématiques : avec les personnages et personnalités du film alternes avec des propos de vrais habitants de Brooklyn, le base-ball est un fil rouge qui semble avoir marqué le quartier, le temps d’une scène le patron d’Auggie semble voir un célèbre joueur de base-ball disparu il y a quelques années revenir comme un ange lui délivrer un message. A ces témoignages de vrais habitants du quartier, on note le témoignage d’une jeune noir qui fête ses 18 ans et la façon dont elle perçoit le quartier et ce type qui as crée un truc pour enlever les sacs plastiques des arbres. Ces témoignages sont ouvertement recueillis par les réalisateurs, on entends en voix-off des questions qui leurs sont posés, comme à Lou Reed parfois et on voit même la caméra quand ils laissent la jeune noire.


Le fait que le film ai été tourné en seulement trois jours est impressionnant. Les intervenants célèbres ont improvisés les scènes et ça se voit, ainsi quand Jim Jarmusch parle avec Harvey Keitel, ce dernier est un peu en retrait, lui aussi obligé d’improviser.


Le film, après la première intervention de Lou Reed s’ouvre devant la boutique d’Auggie qui se fait tanner par sa petite amie pour aller à un concert (ce qui sera l’intrigue fil rouge du film bien qu’on en ignore la conclusion) et soudain une femme (Mira Sorvino) se fait piquer son sac par un jeune noir et Auggie le rattrape et intervient et ça vire à l’engueulade entre la femme qui refuse de porter plainte et Auggie qui veut envoyer le jeune black en taule et donc Auggie redonne le sac au gosse et lui : "C’est à toi." et il se tire. la femme lui dit qu’il est pas bien d’avoir fait ça : "Bah quoi, vous vouliez pas l’envoyer en taule, bah je lui rends le sac." ou un truc comme ça.


On note aussi les plans où plusieurs habitants (quasiment toutes les interprètes même les stars habitent dans le quartier, nous sommes en 1995 là) viennent dire des statistiques sur la ville ; le numéro musical où Auggie et sa petite amie se mettent à danser, un travesti arrive et puis ça tourne comme ça Auggie en voix off dit qu’il y a 172 habitants de Brooklyn qui se sont mis a danser dans ce quartier. L’énergie qui se dégage du film est euphorique, presque.


Le film, après la première intervention de Lou Reed débute par deux engueulades, les engueulades seront fréquentes dans le film, les dialogues sont très naturels et souvent fondés, il y a aussi l’histoire de la gaufre belge, des personnes sont nostalgiques du quartier et la violence qui règne sur Brooklyn est aussi mentionné. Rien ne semble avoir été oublier pour ce petit documentaire sur Brooklyn. On rit beaucoup, les propos de Lou Reed et Jim Jarmusch sont très drôles, au bout d’un moment Lou Reed part vraiment dans n’importe quoi, ce qui est très drôle et Jim Jarmusch dans une scène du générique du film montre un espèce de pistolet fabriqué et qui quand on appuie sur la gâchette dit : "Casse toi, connard.", Auggie est mort de rire, nous aussi, le film est formidablement bien monté, ainsi il intercale parfaitement, témoignages de résidants et résidantes de Brooklyn, performances de stars, statistiques et plans sur le quartier. Tout les témoignages respirent l’authenticité et le vrai.


La fiction étant cette intrigue créée pour le film autour d’Auggie et ces performances de stars interprétant des personnages comme Roseanne ou Michael J. Fox. On voit des figurants passés devant la camera quand les scènes sont tournées a l’extérieur : ils passent probablement la sans même savoir qu’un film se tourne, comme ce type qui regarde les fesses de Madonna en passant. On note qu’un intervenant, celui enlève les sacs de papier des arbres leur montre un sac en papier dans un arbre et lui dit qu’il faut qu’ils reviennent un peu plus tard, quand le film sera fini le sac ne sera plus là. Ainsi les auteurs assument parfaitement que le film qu’ils tournent est bien un film.


Le film prends la carte de l’émotion bien placée et donne une leçon sur la vie dans le final : "On ne peut jamais savoir ce qui va arriver." ou "On ne sait pas ce que la vie nous réserve", ces deux phrases prononcées par Giancarlo Esposito.


Ah les Dodgers… Harvey Keitel, est comme toujours, excellent.

Derrick528
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le 8 août 2021

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