Brainscan
5.4
Brainscan

Film de John Flynn (1994)

On connait bien le refrain, les jeux vidéo rendent les jeunes accrocs, insensibles et dépravés, la preuve avec le massacre de Columbine, les politiques préférant pointer du doigt ce bouc émissaire au traditionnel second amendement bien moins préjudiciable pour leurs campagnes électorales. Tel pourrait être l’interprétation de Brainscan, où un jeune adolescent perturbé trouve dans le métal, les films d’horreur et les jeux vidéo le réconfort ainsi que le déversoir à tout son mal être refoulé. Une situation que l’auteur de ces lignes a bien vécue. Brainscan fait d’ailleurs partie de ces films découvert à l’adolescence et à l’occasion d’une soirée sur RTL9, qui avant de retransmettre le catch offrait toujours son lot de films d’auteurs et de genre, c’est ainsi que je me suis fait une grande partie de ma filmographie sélective en découvrant des réalisateurs tel que John Carpenter. Je pourrai vous citer mon souvenir de Invasion Los Angeles par cœur, mais pas des 10 minutes du film érotique qui lui ont succédés.


Michael Bower reçoit donc un exemplaire d’un jeu intitulé Brainscan promettant une expérience sensorielle inédite en manière d’épouvante soit une aubaine pour qui aime à se faire peur devant son écran de TV. Brainscan réemploi le concept de la réalité augmenté, invitant son utilisateur à laisser libre cours à ses pulsions meurtrières sur des victimes n’ayant pourtant rien demandé. Mais réel et virtuel semble se confondre, tandis que Trickster, un mauvais génie à l’apparence d’un punk bigarré aux excès névrotiques digne de Freddy Krueger se matérialise dans la réalité de l’adolescent pour l’encourager et l’enfoncer toujours plus loin dans la panade d’une situation qu’il n’a pas vraiment voulu provoqué. Suspecté par la police, Michael se retrouve contraint de cacher les preuves de ses forfaits, jurant à son partenaire de galère que l’on ne l’y reprendra plus de sitôt. Evidemment Trickster en bon Trick Master a plus d’un tour dans sa besace, et n’hésite pas à mener l’enquêteur tout droit chez son protégé, histoire de bien profiter du spectacle. Qui aime bien châtie bien, après tout.


Comme Videodrome en son temps, Brainscan interroge donc notre rapport à la violence des images ou des jeux vidéo pouvant aller jusqu’à altérer notre perception de la réalité. Toutefois, il ne s’agit pas de donner raison à ses détracteurs faisant porter la responsabilité de la violence sociale à la représentation de celle-ci sur nos écrans. En choisissant volontairement de ne pas employer d’éléments virtuelles si ce n’est l’utilisation intelligente d’une caméra en vue subjective évoquant autant le Slasher que le Giallo, John Flyn brouille les pistes entre virtuelle et réalité et renforce le sentiment de promiscuité avec ce jeune serial killer malgré lui. Qui n’a jamais jouer les tueurs de masses dans GTA pourra lui jeter la première pierre, et si demain vous vous retrouviez à devoir répondre de la brutalité de vos agissements dans un jeu vidéo ? Au-delà de la culpabilité inhérente à ces meurtres, il n’y aurait surement pas plus grande peur que celle de se retrouver face à ses actes. C’est un peu l’idée que tente d’inculquer Trickster pour semer le trouble et flanquer à cet adolescent interprété par le tourmenté Edward Furlong une frayeur qu’il ne sera surement pas prête d’oublier, et nous non plus.

Le-Roy-du-Bis
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le 2 févr. 2023

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