Boyhood était annoncé comme un événement car tourné sur une durée de 12 ans avec des acteurs qui vieillissent au même rythme que leurs personnages dans un film qui raconte l’évolution d’une famille sur cette même durée, entre divorce, remariages, déménagements et crise d’adolescence. Habituellement représenté de manière artificielle au cinéma, le temps qui passe est donc ici bien réel et constitue en grande partie une des clés de la réussit de ce film. Avec une mise en scène réduite à sa plus simple expression (c’est le seul point faible du film), Richard Linklater signe une saga familiale de 2h45 bouleversante et dans laquelle on ne s’ennuie pas une seule seconde malgré l’apparente banalité des choses qui se déroulent sous nous yeux. Car le talent de Linklater et la justesse du jeu des acteurs font de ce film un petit miracle de cinéma, un film émouvant qui renvoie au spectateur mille questions sur le temps qui passe, la vie, les enfants, l’amour. Un beau moment de cinéma.