Sujet intéressant mais les auteurs auraient dû se réapproprier le matériau car en l'état ça paraît assez anecdotique.
Il y a un côté 60's dans le look de ce film, dans leur foi aussi. Malheureusement, cela se déroule trop récemment et on sent que l'ennemi n'est pas aussi méchant qu'on l'aurait souhaité. En fait, on s'emmerde parce que le personnage ne prend pas vraiment de décisions et qu'il n'y a pas un second rôle pour prendre la relève. Au lieu de ça, on subit quelques flashbacks mous et quelques séances que les bisounours de notre époque appelleront violentes. C'est très faible et même la menace psychologique ne prend pas. La faute à un récit décousu et des passages trop vite expédiés, tout comme des personnages peu et mal exploités. Le rapport aux parents est également trop peu approfondi pour valoir la peine (reste tout de mêle ce moment touchant du père qui offre un bic à son fils à la fin, mais ça c'est lié à ma propre histoire). J'insiste : c'est dommage parce que si les auteurs avaient pris plus de liberté on aurait pu imaginer une sorte de secte bien plus glauque ou au moins un traitement un peu plus trash. Et puis on s'en fout du passé du héros, il aurait fallu se concentrer sur ces séances, ces types qui dirigent ce camp et leurs victimes.
La mise en scène sauve un peu les pots : c'est certainement un peu trop lisse mais la photographie est plaisante, il faut bien l'admettre, grâce à une bonne gestion de la lumière et un sens classique de la composition. Le découpage est globalement efficace ; le montage m'agace pour ce jeu de temporalité mais quand on prend une scène de manière isolée, on se rend compte que c'est bien rythmé. Les acteurs font un boulot correct mais l'on regrette que personne n'ait vraiment la possibilité d'exploiter son personnage (à cause de scène trop superficielles).
Bref, c'est assez décevant.