Encore in bed with Madonna

Ce film, réalisé par Uli Edel et sorti en 1993, n'est franchement pas terrible. Profitant de l'heure de gloire du thriller érotique, ayant atteint son paroxysme un an plus tôt avec "Basic Instinct" de Paul Verhoeven, Edel sort un film étant dans la même veine que ce dernier mais n'ayant pas du tout la même trempe. Nous sommes ici confrontés à Rebecca qui, accusée d'avoir tué son amant juste en lui faisant l'amour, réussit à séduire son avocat. Bon, je tiens à préciser qu'elle n'arrive pas à tuer ses amants juste en leur faisant l'amour, elle pratique le sado-masochisme sur des hommes cardiaques (et riches), sans cela, ça n'a pas trop de sens. Tout est donc réunit pour en faire le thriller érotique parfait mais malheureusement, l'influence de "Basic Instinct" (Madonna étant d'ailleurs à l'époque jalouse de Sharon Stone) est trop forte et on sent bien que ce film n'est pas totalement étranger à la création de celui-ci. Même si tous les thrillers érotiques fonctionnent tous à peu près de la même manière, c'est à dire avec une femme fatale, blonde de préférence, un homme un peu pommé et des meurtres, on voit bien ici que l'intrigue est plus ou moins pompée sur celle de "Basic Instinct", avec le suspense en moins malheureusement. Et de suspense, le film en manque beaucoup. En voulant tout miser sur le côté choc en mêlant la provocation naturelle de Madonna et la pratique du sado-masochisme (on notera que "9 semaines 1/2" était déjà passé par là avant), on en oublie l'intrigue et le résultat, c'est que l'on s'ennuie beaucoup trop ! En effet, les scènes de procès sont beaucoup trop longues, le film est dans l'ensemble trop brouillon et les scènes érotiques n'arrivent pas à cacher une intrigue prévisible. La réalisation nous donne quant à elle de bonnes choses, notamment avec les scènes de sexe, très bien filmées. Du côté des acteurs, nous avons donc Madonna qui, même avec toute la provocation qu'elle a, n'a pas le même charme que Sharon Stone puis Willem Dafeo et Julianne Moore qui ne sont pas vraiment convaincants. "Body of Evidence" est donc assez rapidement oubliable.