En 2007 lorsque Murder Party, premier film de Jeremy Saulnier, est projeté au festival Slamdance, celui ci reçoit un bel accueil et rafle même la plus haute récompense. Fauché mais motivé Jeremy Saulnier travaille depuis l’adolescence avec son ami Macon Blair (acteur principal de Blue Ruin) sur des court-métrages à petit budget. Il est temps de passer au long, après un film d’horreur (Murder Party), le duo se lance dans un tout autre style, toujours assez sanguinolent et signe Blue Ruin, l’une des claques de l’année à n’en point douter. Ce qui est beau sur ce projet c’est les petits moyens qui donnent un grand film. Tourné en 30 jours, avec une équipe de huit techniciens dont le réalisateur Jeremy Saulnier, un budget d’environ 250 000 dollars provenant d’économies personnelles et d’un financement Kickstarter. Le résultat est bluffant de justesse, de finesse et de maitrise. Signant la réalisation, le scénario et la photographie, Jeremy Saulnier arrive à gros coups de pompes dans le monde du cinéma américain, révélant ainsi son ami Macon Blair, étonnant dans son premier grand rôle.

Blue Ruin retrace l’histoire d’un vagabond solitaire qui voit sa vie bouleversée lorsque l’assassin de ses parents est libéré de prison. S’inventant assassin, il s’en va protéger sa famille et veiller à une vengeance exemplaire.



Le storytelling parfait du renouveau Américain. Voilà comment se présente la trame scénaristique de ce thriller plastique et sanglant. Avec les allures d’un Mud , l’atmosphère d’un Night Moves ou encore l’esthétique étrange d’un Joe, Blue Ruin se révèle suivre les règles en cours d’un renouveau stylistique Américain. L’histoire tient en deux lignes, mais la profondeur du film revient aux détails donnés au personnage et à l’angoisse omniprésente. Chaque instant est souligné par une lumière variante aux références claires mais qui s’ajustent sans cesse à la perception du personnage. Parfois glaçante, bleuté ou très sombre mais aussi gorgée de lumière, fendant le personnage d’halos travaillés au milieu de forêts aux reflets changeants, l’image est en constant mouvement, complétant les émotions de l’acteur et se mettant au service d’une symbolique subtile.

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Charlouille
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le 22 juil. 2014

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